Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a réexaminé plusieurs politiques du ministère de l’intérieur.
Selon le Belfast Telegraph, cela inclut l’autorisation de voyage électronique (ETA) pour les visiteurs d’Irlande du Nord.
Le système britannique d’autorisation de voyage électronique obligerait les voyageurs qui peuvent se rendre au Royaume-Uni sans visa à obtenir un permis de voyage numérique avant leur voyage.
Il s’agit notamment des touristes de la République d’Irlande qui traversent la frontière pour se rendre en Irlande du Nord.
De nombreux responsables du secteur ont exprimé leur inquiétude quant au fait que cette mesure pourrait nuire à l’économie touristique de l’Irlande du Nord.
Le nouveau gouvernement travailliste du Royaume-Uni est conscient de ces préoccupations et réexamine la règle de l’ETA et d’autres politiques.
Seema Malhotra, sous-secrétaire parlementaire travailliste au ministère de l’intérieur, l’a confirmé à Claire Hanna, ministre du Parlement (MP) pour Belfast South and Mid Down.
Cette révision a été accueillie favorablement par de nombreuses personnes en Irlande du Nord, en particulier celles qui travaillent dans le secteur du tourisme.
L’ATE britannique et l’Irlande du Nord
L’ETA vise à renforcer les frontières du Royaume-Uni. Elle permet au gouvernement d’effectuer un contrôle préalable et d’enregistrer avec précision les personnes qui entrent et sortent du pays.
L’ETA coûte 10 livres sterling par demande et permet d’effectuer plusieurs courts séjours au Royaume-Uni d’une durée maximale de six mois sur une période de deux ans.
Le Royaume-Uni a introduit le régime pour les ressortissants du Qatar en 2023 et l’a étendu aux ressortissants d’autres pays du Golfe en février 2024.
Le gouvernement prévoit de mettre en œuvre le système d’AVE pour tous les voyageurs qui peuvent se rendre au Royaume-Uni sans visa d’ici la fin de 2024 ou le début de 2025.
Il s’agit des citoyens des pays de l’Union européenne (UE), à l’exception de l’Irlande, des États-Unis et d’autres pays sans visa.
Cela signifie que les touristes venant d’Irlande qui n’ont pas besoin de visa pour entrer au Royaume-Uni devront demander et payer une AVE.
Et ce, qu’ils franchissent la frontière terrestre avec l’Irlande du Nord ou qu’ils y séjournent brièvement.
Le ministère de l’économie d’Irlande du Nord, qui est chargé d’aider les entreprises à se développer, a fait part de ses préoccupations concernant l’ATE.
Le ministre de l’économie, Conor Murphy, a qualifié le régime d’ATE de« risque réel pour l’énorme potentiel de croissance » de l’industrie touristique d’Irlande du Nord.
Il a demandé une réunion urgente avec Malhotra pour discuter de la question.
L’objectif est de trouver une solution qui protège l’économie de l’Irlande du Nord tout en assurant la sécurité des frontières du Royaume-Uni.
Pourquoi l’ATE pour l’Irlande du Nord est une menace pour son industrie touristique
Le tourisme représente une part importante de l’économie de l’Irlande du Nord et n’a cessé de croître depuis, et même avant, la pandémie.
De nombreux touristes qui visitent l’Irlande du Nord arrivent par Dublin, la capitale de la République d’Irlande.
Dans le cadre du régime ETA, les touristes doivent demander et payer une ETA avant de franchir la frontière terrestre ouverte entre l’Irlande et l’Irlande du Nord.
Cette exigence supplémentaire et son coût additionnel pourraient potentiellement dissuader les touristes de visiter l’Irlande du Nord.
Cela se traduirait par une diminution du nombre de visiteurs en Irlande du Nord et de l’argent dépensé dans les entreprises locales telles que les hôtels, les restaurants et les magasins.
La députée de Belfast South and Mid Down, Claire Hanna, s’est fermement opposée à la règle de l’ETA.
Elle a déclaré qu’il s’agissait d’une « mauvaise idée » qui pourrait nuire considérablement au tourisme en Irlande du Nord.
« Cette bureaucratie inutile aurait conduit de nombreux visiteurs à décider que le voyage en Irlande du Nord n’en valait tout simplement pas la peine », a déclaré M. Hanna.
Elle a ajouté : « Cela pourrait coûter à notre économie des millions de dollars par an, avec des répercussions sur les entreprises et le personnel ».
Les entreprises locales, telles que les hôtels, les voyagistes et les autres entreprises qui dépendent des touristes, craignent également que l’ATE ne se traduise par une baisse de la clientèle.
Pour nombre de ces entreprises, la saison touristique estivale est cruciale et elles comptent sur les visiteurs pour garder leurs portes ouvertes.
Que pourrait-il se passer ensuite ?
La frontière terrestre entre l’Irlande et l’Irlande du Nord étant ouverte, les personnes qui la franchissent ne sont pas soumises à des contrôles d’immigration de routine.
Ainsi, les touristes peuvent , sans le savoir, enfreindre les lois sur l’immigration s’ils franchissent la frontière sans ETA.
Les représentants de l’industrie du tourisme ont proposé que seuls les touristes prévoyant de séjourner en Irlande du Nord pendant plus d’une semaine aient besoin d’une AVE.
Cela permettrait aux visiteurs de courte durée d’aller et venir plus facilement, sans tracas ni frais supplémentaires.
Le ministère de l’intérieur a toutefois rejeté cette suggestion, estimant qu’elle pourrait créer une « faille inacceptable » dans la sécurité des frontières du Royaume-Uni.
Les précédents fonctionnaires conservateurs du ministère de l’intérieur avaient également admis que l’application de l’ETA en Irlande du Nord constituait un défi.
Un ancien chef des forces frontalières britanniques a également souligné cette faille potentielle lors d’une enquête d’une commission parlementaire.
Alors que le gouvernement britannique poursuit la révision de l’ETA pour l’Irlande du Nord, nombreux sont ceux qui espèrent qu’une meilleure solution pourra être trouvée.
Il faut espérer que cette solution permettra au Royaume-Uni de continuer à sécuriser les frontières du pays tout en soutenant l’économie touristique croissante de l’Irlande du Nord.