La Belgique renforce la sécurité de ses frontières en adoptant une loi qui prévoit le déploiement d’une centaine de gardes-frontières Frontex aux points d’entrée.
Cela comprend les aéroports, les ports maritimes, le tunnel Eurostar et la gare de Bruxelles-Midi, principale plaque tournante du service ferroviaire vers la Grande-Bretagne.
La gare du Midi de Bruxelles est un point d’entrée crucial pour de nombreux voyageurs britanniques et européens.
Frontex est l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes qui gère les frontières extérieures de l’Union européenne.
Le Parlement fédéral belge a adopté le projet de loi le 2 mai, par 68 voix contre 11. Le Conseil d’État belge l’avait également déjà approuvé.
Certains avaient surnommé ce projet de loi la « loi Frontex », car il permet également aux agents de Frontex d’arrêter, de détenir et de refuser l’entrée aux migrants.
Cela signifie que Frontex pourrait également expulser et escorter les migrants contraints de retourner dans leur pays d’origine.
C’est la première fois que l’agence européenne des frontières est habilitée à mener de telles activités aux points d’entrée en Belgique.
Toutefois, ils ne peuvent exercer ces pouvoirs qu’en présence d’un agent de la police fédérale belge.
Le ministre belge de la justice et de la mer du Nord, Paul Van Tigchelt, et Annelies Verlinde, ministre belge de l’intérieur, des réformes institutionnelles et du renouveau démocratique, ont proposé ce projet de loi au début du mois d’avril.
La loi vise également à renforcer la sécurité des frontières du pays et à contribuer à la sécurité globale de l’Union européenne.
La loi belge sur Frontex a été adoptée un mois après que le Parlement européen a voté en faveur d’une politique d’asile et d’immigration plus unifiée.
La loi Frontex pourrait donner lieu à des abus et à des violations des droits de l’homme
Idéalement, les gardes-frontières de Frontex assisteraient la police belge locale et suivraient les ordres des autorités belges.
Toutefois, les législateurs et les organisations de la société civile se sont inquiétés du fait que la formulation du projet de loi est vague et n’est pas suffisamment claire.
Ils craignent que les agents frontaliers de l’UE n’agissent sans supervision, ce qui entraînerait des abus et des violations des droits de l’homme.
Le Brussels Times a qualifié cette décision de « dangereux précédent », citant les antécédents de Frontex en matière de mauvais traitements infligés aux migrants et aux demandeurs d’asile.
Les députés de l’opposition ont contesté le fait que les agents de Frontex ne puissent procéder à des arrestations qu’à des points d’entrée spécifiques ou n’importe où sur le territoire belge.
On s’est également demandé si les agents frontaliers de l’UE seraient autorisés à porter des armes à feu comme la police locale.
Les associations de défense des réfugiés avaient critiqué le projet de loi parce qu’il conférait à Frontex des pouvoirs identiques à ceux des autorités fédérales belges.
« La loi actuelle donne trop de marge de manœuvre au prochain gouvernement, même si l’on sait que Frontex n’a pas un très bon bilan », a déclaré Thomas Willekens, de l’association Refugeework Flanders (Vluchtelingenwerk Vlaanderen), au Brussels Times.
Le gouvernement belge a indiqué qu’il travaillait sur un arrêté royal visant à définir plus précisément le champ d’action et les pouvoirs des gardes-frontières de Frontex.
Comment cela affectera-t-il les voyages entre le Royaume-Uni et la Belgique ?
Le conservateur européen estime que la nouvelle loi « pourrait créer un précédent pour l’européanisation de la sécurité aux frontières dans l’ensemble de l’UE ».
Le déploiement des agents de Frontex fait suite aux craintes accrues de crimes commis par des migrants et à la pénurie de personnel dans les centres de transport.
On ne sait pas encore si la loi Frontex de Bruxelles affectera les voyages en Eurostar entre le Royaume-Uni et l’UE.
La gare du Midi de Bruxelles est une porte d’entrée dans le Royaume-Uni post-Brexit, similaire aux portes d’entrée entre le Royaume-Uni et la France.
Les autorités britanniques et françaises ont déjà des désaccords avec les demandeurs d’asile qui traversent la Manche après le Brexit.
L’Irlande a commencé à être impliquée dans ce conflit, les demandeurs d’asile se rendant à Dublin via l’Irlande du Nord pour échapper à la loi britannique sur le Rwanda.
En février 2024, le gouvernement britannique et Frontex ont convenu d’un accord de travail pour coordonner et lutter contre l’immigration clandestine.
L’une des missions de Frontex est de collaborer avec les États membres de l’UE et les pays voisins pour lutter contre l’immigration clandestine et la criminalité transfrontalière.
Elle se concentre également sur la surveillance de la frontière méridionale de l’UE.
Malgré sa collaboration avec les polices d’Europe du Nord, elle est appelée à effectuer des missions occasionnelles dans les Balkans occidentaux et en Afrique du Nord.
Bien qu’il s’agisse d’une agence officielle, Frontex a été accusé de violations des droits de l’homme à l’encontre des demandeurs d’asile.
Travel Tomorrow a rapporté qu’en février, l’organisation de défense des droits de l’homme 11.11.11. a accusé Frontex d’avoir procédé à 346 004 refoulements illégaux en 2023
On parle de refoulement lorsqu’un migrant est refoulé à la frontière d’un pays avant d’avoir pu demander une protection. Cette pratique est illégale au regard du droit européen et international.