Le ministre de l’économie d’Irlande du Nord, Conor Murphy, a fait part au gouvernement britannique de ses préoccupations économiques urgentes.
Selon un communiqué de presse, le nouveau système d’autorisation de voyage électronique (ETA) du Royaume-Uni a été l’un des principaux sujets abordés.
Le régime d’ATE a suscité des craintes quant à ses effets négatifs potentiels sur le tourisme et l’économie transfrontalière de l’Irlande du Nord.
Lors de sa visite à Londres, M. Murphy a également abordé des sujets économiques plus généraux, notamment le financement des entreprises locales et des projets d’énergie renouvelable.
Il y est notamment question de l’Irlande du Nord en tant que zone d’investissement renforcée et du potentiel de développement de l’énergie éolienne en mer.
Il comprend également le financement de la prospérité partagée (SPF), qui soutient des initiatives telles que le programme « Go Succeed », qui s’est avéré « vital » pour aider les entreprises locales à se développer.
Le régime de l’ETA suscite des craintes pour l’Irlande du Nord
Le système britannique d’ETA s’inscrit dans le cadre de la stratégie plus large de sécurité des frontières prévue par la loi sur la nationalité et les frontières de 2022.
Dans le cadre de ce programme, les voyageurs originaires de pays sans visa doivent demander et payer une autorisation préalable avant de se rendre au Royaume-Uni.
Cela inclut les personnes qui traversent la frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord, même pour de courtes visites.
À partir du 27 novembre 2024, les voyageurs britanniques non européens sans visa peuvent demander une AVE pour des visites à partir du 8 janvier 2025.
En revanche, les ressortissants européens peuvent demander une AVE à partir du 5 mars 2024 pour des voyages au Royaume-Uni à partir du 2 avril 2025.
Le ministre Murphy s’est inquiété du fait que cette couche supplémentaire de bureaucratie pourrait nuire à l’industrie touristique de l’Irlande du Nord.
« L’économie de l’ensemble des îles est vitale, et la fluidité des voyages sur l’ensemble des îles est essentielle pour tirer parti de la croissance que nous avons observée dans notre secteur du tourisme », a-t-il déclaré.
M. Murphy a souligné qu’environ 70 % des touristes internationaux qui visitent l’Irlande du Nord arrivent par la République d’Irlande.
Il s’agit d’un sujet « constamment abordé » avec le ministre de l’économie, car le fait d’exiger une AVE pour ces visiteurs pourrait les dissuader de faire le voyage.
Les coûts, le temps et les obstacles administratifs supplémentaires pourraient inciter les touristes à éviter complètement l’Irlande du Nord.
Le secteur du tourisme en Irlande du Nord se fait l’écho des préoccupations de l’ETA
L’industrie du tourisme en Irlande du Nord a exprimé son soutien à la position de M. Murphy sur le programme ETA.
Odhran Dunne, directeur général de Visit Derry, a qualifié cette politique d' »énorme préoccupation » pour le secteur.
Il a expliqué que le fait d’exiger des visiteurs qu’ils obtiennent une AVE créerait des obstacles inutiles.
Le nouveau permis obligatoire pourrait être considéré comme une nuisance, en particulier pour les touristes qui traversent la frontière pour de courtes périodes.
M. Dunne a souligné le défi que représente la communication des nouvelles exigences aux visiteurs potentiels.
Cela pourrait s’avérer particulièrement délicat pour ceux qui ne connaissent pas la situation transfrontalière unique de l’Irlande du Nord.
« Nous craignons que cela ne décourage les touristes, ce qui porterait un coup dur aux entreprises locales », a ajouté M. Dunne.
Le Causeway Coast and Glens Borough Council a exprimé des préoccupations similaires, déclarant que l’ATE constituait un « obstacle majeur » au tourisme.
Elle a souligné que les possibilités limitées de transport aérien vers l’Irlande du Nord rendent les aéroports de Dublin essentiels pour attirer les touristes.
Ils ont souligné que cette dépendance n’est pas durable et ont appelé à une action urgente pour résoudre ce problème.
Justification de l’ATE par le gouvernement britannique
Le système ETA vise à renforcer la sécurité aux frontières et à rationaliser la procédure d’entrée pour les voyageurs exemptés de visa.
Il permet au gouvernement britannique de contrôler et de présélectionner les visiteurs avant leur arrivée, assurant ainsi un meilleur contrôle de l’immigration et de la sécurité nationale.
Les détracteurs du régime ETA font valoir que la frontière unique de l’Irlande du Nord en compromet l’utilité.
L’Irlande du Nord partage une frontière avec la République d’Irlande, un État membre de l’Union européenne (UE), contrairement aux autres pays constitutifs du Royaume-Uni.
L’Irlande du Nord fait également partie de l’île de la République d’Irlande, ce qui pose un problème particulier pour la fluidité des déplacements à l’intérieur de l’île.
Le précédent ministère de l’intérieur conservateur était fermement décidé à accorder des exemptions aux touristes visitant l’Irlande du Nord pour une courte durée.
Elle a réaffirmé qu’une telle exemption « compromet nos efforts visant à renforcer la sécurité des frontières britanniques et à assurer la sécurité des personnes ».
Les associations de voyageurs d’Irlande du Nord et de la République d’Irlande ont proposé cette exemption pour les touristes séjournant moins d’une semaine.
La nouvelle direction travailliste du ministère de l’intérieur est en train de revoir la politique de l’ETA pour l’Irlande du Nord. Aucune annonce n’a encore été faite à ce sujet.
Prochaines étapes
La visite du ministre Conor Murphy à Londres montre la complexité de la mise en œuvre des politiques nationales et de la protection des économies régionales.
Le gouvernement britannique entend renforcer et rationaliser la sécurité aux frontières grâce au nouveau régime ETA.
Toutefois, le préjudice potentiel pour le tourisme et l’économie de l’Irlande du Nord reste important.
En exprimant ces questions et en préconisant des solutions adaptées, M. Murphy cherche à s’assurer que les besoins économiques uniques de l’Irlande du Nord ne sont pas négligés.
Il appartient au gouvernement britannique de prendre en considération les effets potentiellement destructeurs qu’il pourrait avoir sur l’économie touristique de l’Irlande du Nord.