La dernière enquête sur les citoyens britanniques et le nouveau système frontalier de l’Union européenne (UE), le système d’entrée/sortie (EES), peut être alarmante.
L’EES vise à rationaliser les procédures de contrôle aux frontières pour les voyageurs tout en renforçant la sécurité de l’espace Schengen.
Il s’agit d’un système automatisé de contrôle aux frontières qui remplacera le traditionnel tamponnage des passeports à la frontière.
Le nouveau système frontalier enregistrera numériquement les entrées et sorties des voyageurs non européens à l’aide de données biométriques, telles que les empreintes digitales et les scanners faciaux.
La mise en place du système européen d’information sur les frontières a été reportée à plusieurs reprises. Toutefois, l’UE a confirmé le lancement de son nouveau système frontalier le 10 novembre 2024.
Malgré ses objectifs, la SEE a suscité beaucoup d’appréhension parmi les citoyens du Royaume-Uni, désormais considérés comme des citoyens non européens.
Une nouvelle enquête réalisée par Co-Op Insurance a montré que plus d’un citoyen britannique sur cinq, soit environ 22 %, envisagerait de ne pas voyager en Europe en raison de la SEE.
L’EES a suscité l’inquiétude de nombreux voyageurs britanniques, en particulier ceux âgés de 18 à 44 ans.
Les principales raisons en sont les préoccupations en matière de respect de la vie privée et les retards considérables que le système européen d’échange d’informations risque d’ entraîner.
Charles Offord, directeur général de Co-Op Insurance, a reconnu ces préoccupations.
« Nos données montrent que de nombreux voyageurs sont anxieux à l’idée de naviguer dans le nouveau système d’entrée/sortie, et que beaucoup d’entre eux sont même dissuadés de se rendre sur le continent ».
Retards attendus et problèmes de protection de la vie privée liés au nouveau système frontalier
Conformément à la législation européenne, les voyageurs doivent enregistrer leurs données biométriques à la frontière devant un agent frontalier.
Cela augmentera le temps de traitement des voyageurs et entraînera des retards importants, en particulier aux postes-frontières très fréquentés.
Après l’enregistrement initial, les données biométriques des voyageurs seront stockées dans une base de données centrale de l’UE pendant trois ans.
Cette limite de stockage de trois ans sera réinitialisée chaque fois qu’un voyageur non européen se rendra dans l’espace Schengen.
Les voyageurs qui se rendent dans l’UE après trois ans ou lorsque leurs données ont expiré doivent à nouveau procéder à l’enregistrement biométrique initial.
Les retards anticipés ont fait douter les citoyens britanniques de leurs futurs projets de voyage en Europe, craignant que le nouveau système ne complique leurs déplacements.
Les exigences biométriques de l’EES ont également mis la puce à l’oreille de nombreux touristes britanniques.
L’idée que les empreintes digitales et les scanners faciaux puissent être conservés jusqu’à trois ans a mis certains mal à l’aise.
Selon l’enquête, 38 % des personnes interrogées pourraient reconsidérer leurs projets de voyage en raison de la durée prévue des retards.
D’autre part, 45 % ont exprimé des inquiétudes quant à la conservation de leurs données pendant une période aussi longue.
Sensibilisation des citoyens britanniques à la SEE
Ce n’est pas la première fois que des enquêtes montrent que les citoyens britanniques se sentent mal à l’aise face à la SEE.
Une précédente enquête de Co-Op Insurance sur les voyages , réalisée en avril 2024, a révélé que 66 % des Britanniques n’étaient pas au courant du nouveau système frontalier.
Une enquête du ministère britannique des transports (DfT) publiée en juin a également confirmé que de nombreux Britanniques ne comprenaient pas bien la SEE.
L’enquête du DfT britannique a également montré que la SEE pourrait dissuader les voyageurs de l’UE, car plus de la moitié des personnes interrogées n’étaient pas sûres des changements apportés.
Si la connaissance de la SEE s’est légèrement améliorée dans les nouvelles données, elle reste encore faible.
En outre, la probabilité que les Britanniques évitent de se rendre en Europe s’est accrue à mesure que les craintes s’aggravent à l’approche de la date d’entrée en vigueur de la directive.
Cette tendance est particulièrement évidente chez les jeunes voyageurs, qui sont ceux qui expriment le plus leurs préoccupations en matière de protection de la vie privée et de sécurité des données.
La possibilité que les voyageurs britanniques évitent les destinations européennes pourrait avoir un impact substantiel sur l’économie touristique de l’UE.
Les touristes britanniques représentent une part importante des recettes touristiques de l’UE. Une baisse de leur nombre pourrait gravement nuire aux économies locales.
La situation pourrait s’aggraver considérablement pour les destinations de vacances populaires comme la France, l’Espagne et l’Italie.
Toutefois, Mme Offord a souligné qu’en dépit de ces inquiétudes, de nombreuses personnes continueront à voyager, mais qu’elles doivent être préparées aux changements.
Minimiser le stress et la confusion liés au nouveau système frontalier
L’enquête du CoOp a montré qu’environ 28 % des personnes interrogées ont accueilli favorablement le nouveau système.
Ils considèrent qu’il est nécessaire de renforcer la sécurité et d’assurer une meilleure gestion des frontières.
Pour ces voyageurs, le surcroît de sécurité en vaut la peine et ils restent optimistes quant à leurs futurs voyages en Europe.
« Il est important que les voyageurs sachent à quoi s’attendre à l’approche de ces changements en matière de sécurité aux frontières, afin qu’ils puissent planifier leur voyage en conséquence », a déclaré M. Offord.
Il a ajouté que l’enquête visait à s’assurer que les voyageurs se rendant dans l’UE après l’entrée en vigueur de l’ES soient préparés aux changements.
Selon M. Offord, cela permet de « rendre leur voyage le moins stressant possible ».
Si le nouveau système frontalier peut sembler intimidant au premier abord, une préparation et des connaissances adéquates peuvent contribuer à minimiser les retards ou la confusion éventuels.
Les voyageurs devront impérativement se tenir informés et se préparer à naviguer dans le nouveau système frontalier afin de pouvoir continuer à profiter de leurs voyages dans l’UE.