Singapour sera le premier pays au monde à permettre à tous les visiteurs étrangers d’utiliser les files d’immigration automatisées à tous les points de contrôle de l’aéroport de Changi.
En février 2024, l’autorité de Singapour chargée de l’immigration et des points de contrôle (ICA) a annoncé qu’elle autoriserait tous les arrivants à utiliser son nouveau système automatisé de contrôle des frontières (ABCS).
D’ici le second semestre de l’année, tous les étrangers visitant Singapour pourront scanner leur passeport dans les nouveaux couloirs d’immigration automatisés.
En outre, les voyageurs étrangers pourront utiliser les nouvelles voies automatisées sans avoir à s’enregistrer au préalable.
Lorsqu’ils quitteront Singapour, les voyageurs devront se soumettre à un contrôle biométrique, mais n’auront pas besoin de présenter à nouveau leur passeport.
Actuellement, seuls les résidents de Singapour et les visiteurs étrangers de 60 juridictions peuvent utiliser les tourniquets automatisés pour entrer dans le pays.
Il s’agit d’une augmentation significative par rapport à 2022, date de sa première introduction. À l’époque, seuls les voyageurs de 16 territoires pouvaient les utiliser.
Des contrôles d’immigration sans faille pour les voyageurs de plus en plus nombreux
L’ABCS fait partie du nouveau concept de dédouanement de l’ACI. Il vise à offrir à tous les voyageurs une expérience plus rapide, plus transparente et plus sûre en matière de formalités d’immigration.
Les nouvelles voies d’immigration automatisées utilisent des systèmes de contrôle biométrique multimodaux pour identifier plus efficacement les voyageurs.
Outre les scanners de l’iris et du visage, les nouveaux tourniquets automatisés utilisent les scanners d’empreintes digitales pour authentifier l’identité des voyageurs.
Les voyageurs en fauteuil roulant et les groupes familiaux comptant jusqu’à quatre personnes peuvent également emprunter les couloirs d’immigration automatisés à certains points de contrôle.
L’ABCS remplacera progressivement les couloirs et les guichets existants à tous les points de contrôle afin de répondre à l’augmentation du nombre de voyageurs.
En 2023, l’ICA a installé plus de 160 voies automatisées supplémentaires. Elle ajoutera 230 voies automatisées supplémentaires cette année.
Selon l’ACI, Singapour accueillera 193 millions de visiteurs en 2023. Cela représente une augmentation de 84 % par rapport à l’année précédente.
Le chiffre de 2022 reste légèrement inférieur à celui de 2019, année où la Cité du Lion avait accueilli 217 millions de voyageurs avant la pandémie de coronavirus.
Voyage sans contact et sécurité renforcée
De plus en plus d’aéroports dans le monde mettent en place des couloirs d’immigration automatisés utilisant la technologie biométrique pour une expérience de voyage plus rapide et plus efficace.
La technologie biométrique est désormais utilisée à l’aéroport de Francfort en Allemagne, à l’aéroport de Dubaï dans les Émirats arabes unis (EAU) et dans les principaux aéroports d’Australie.
Le Royaume-Uni prévoit également de mettre en œuvre la technologie de la reconnaissance faciale pour une immigration plus rapide et plus transparente.
Lors de la conférence Airlines 2023, le directeur général des forces frontalières britanniques, Phil Douglas, a révélé que l’agence cherchait à acquérir des portiques de passeport électronique (eGates) de nouvelle génération.
L’eGate britannique actuel ne fait que scanner la photo du passeport et la page d’information, puis prend une nouvelle photo de son détenteur pour vérifier si elles correspondent.
Au départ, les eGates étaient réservés aux ressortissants britanniques et de l’Union européenne (UE). Les voyageurs du Canada, de l’Islande, du Japon, de la Nouvelle-Zélande, des États-Unis, de l’Australie et d’autres pays peuvent désormais en bénéficier.
Grâce aux portes électroniques de nouvelle génération dotées d’une technologie de reconnaissance faciale, les voyageurs n’auront plus besoin de présenter leur passeport pour passer l’immigration.
L’agence britannique des forces frontalières (Border Force) devrait tester les nouvelles portes électroniques dans les aéroports britanniques dans le courant de l’année.
Si les essais sont concluants, plus de 270 portes électroniques devront être remplacées dans 15 aéroports et gares ferroviaires du Royaume-Uni.
L’ETA favorise une expérience de voyage sans faille
Avec les files d’immigration automatisées utilisant la technologie de reconnaissance faciale, M. Douglas s’attend à ce que les documents de voyage papier tels que les visas et les passeports deviennent obsolètes.
Sans documents de voyage physiques, les longues files d’attente et les guichets des passeports appartiendront également au passé, notamment grâce au nouveau système britannique d’autorisation de voyage électronique (Electronic Travel Authorization – ETA).
« Les ETA sont très importantes », a déclaré M. Douglas, ajoutant que les opérations de contrôle de l’immigration au Royaume-Uni allaient changer de manière significative.
Le nouveau système numérique de permis de voyage du Royaume-Uni, qui est nécessaire pour les voyageurs qui n’ont pas besoin de visa pour visiter le Royaume-Uni, les aidera à décider à l’avance des autorisations d’entrée.
Nous serons en mesure de les identifier et de les cibler plus précisément parce que nous aurons plus d’informations sur eux en amont », a expliqué M. Douglas.
Grâce à l’ETA, les fonctionnaires sauront si les voyageurs se sont déjà rendus au Royaume-Uni, s’ils ont respecté les lois sur l’immigration et s’ils sont enregistrés dans le système de base de données de sécurité.
L’ETA rationalisera également les contrôles d’immigration pour les personnes présélectionnées, présentant un faible risque et ayant de bons antécédents en matière d’immigration.
Numérisation de la frontière britannique
Outre le nouveau système ETA, le gouvernement britannique travaille également à la mise en place d’une frontière « numérique par défaut » afin d’améliorer la sécurité.
Le ministère de l’intérieur britannique est déjà en train de passer de tous les statuts d’immigration physiques à un enregistrement numérique ou visa électronique. À partir du 1er janvier 2025, elle ne délivrera plus que des eVisas.
En outre, les demandes de passeport et de visa britannique recueillent déjà des informations biométriques.
Toutes les données collectées permettront au gouvernement de mieux contrôler et surveiller les personnes qui entrent dans le pays.