Qu’est-ce que la loi britannique sur la nationalité et les frontières de 2022 ?

| août 5, 2022
Loi sur la nationalité et les frontières du Royaume-Uni 2022

Priti Patel, ministre britannique de l’intérieur, a récemment annoncé des plans pour l’introduction d’un système de franchissement des frontières plus sûr. Le ministère de l’intérieur est prêt à tester un système numérique qui permettrait aux passagers agréés de passer les contrôles automatisés à la frontière lors de leur entrée au Royaume-Uni, sans avoir besoin d’interagir avec les agents des forces frontalières. Le nouveau système électronique vise à accélérer la procédure de passage de la frontière pour les voyageurs légitimes, tout en la rendant plus difficile pour ceux qui sont considérés comme des menaces pour la sécurité ou l’immigration.

Quels sont les projets du ministère de l’intérieur britannique en matière de contrôle des frontières ?

La partie la plus importante du processus de transformation consistera à exiger que tous les voyageurs étrangers se rendant au Royaume-Uni obtiennent une autorisation avant le début de leur voyage.

À l’heure actuelle, seul un nombre relativement restreint de voyageurs est autorisé à se rendre au Royaume-Uni pour de courtes périodes sans visa. L’inconvénient est que les forces de l’ordre et les services de contrôle aux frontières britanniques disposent de moins de temps et d’informations pour évaluer le risque potentiel d’un visiteur avant son arrivée dans le pays.

Par le biais du projet de loi sur la nationalité et les frontières, le gouvernement prévoit maintenant d’éliminer la lacune qui existe actuellement en matière d’autorisations préalables en lançant un système d’autorisation électronique de voyage (ETA). D’une manière générale, ce régime s’adresse aux voyageurs de passage ou en visite dans le pays qui, dans le cadre du système actuel, n’ont pas besoin de visa ou qui n’ont pas encore de statut d’immigration avant d’entamer leur voyage.

Le système ETA proposé permettra aux services de contrôle des frontières de mieux contrôler les frontières du pays, d’identifier les visiteurs à haut risque et de les empêcher d’entrer au Royaume-Uni, tout en offrant aux transporteurs et aux particuliers une plus grande tranquillité d’esprit à un stade précoce quant à l’autorisation d’entrer au Royaume-Uni. Les États-Unis, l’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande utilisent déjà des systèmes similaires.

Comment le gouvernement britannique envisage-t-il d’introduire le nouveau système ETA ?

Le travail préparatoire à la mise en place et à l’introduction du régime ETA sera effectué dans le cadre du projet de loi sur la nationalité et les frontières (Nationality and Borders Bill). Cela permettra au secrétaire d’État d’élaborer des règles d’immigration pour gérer le système ETA. Ces règles pourraient comprendre, entre autres, les éléments suivants :

  • Déterminer qui sera tenu d’introduire une telle demande
  • Les informations requises dans la demande
  • La période de validité et les autres aspects de l’ATE
  • Pour quels motifs une demande d’ATE peut-elle être refusée ou une ATE existante annulée ?

Outre ces règles, le projet de loi sur la nationalité et les frontières érigera également en infraction le recours à la tromperie pour tenter d’obtenir une AVE.

Si une telle demande est reçue, le projet de loi autorisera également le secrétaire d’État à gérer un système ETA au nom d’une dépendance de la Couronne. Elle pourrait également lui permettre de publier des règlements visant à reconnaître une AVE délivrée par une telle dépendance de la Couronne.

Pour garantir l’efficacité maximale du système ETA prévu, le transporteur devra vérifier et confirmer l’autorisation d’un visiteur potentiel de se rendre au Royaume-Uni avant le début de son voyage dans le pays. C’est pourquoi le gouvernement envisage de modifier l’article 40 de la loi de 1999 sur l’immigration et l’asile afin d’encourager les transporteurs à vérifier au préalable si un voyageur dispose d’une AVE ou d’un autre type d’autorisation d’entrée au Royaume-Uni (par exemple, son statut d’immigrant sous forme électronique ou un visa). Le non-respect de cette obligation est passible d’une sanction civile.

Qui devra demander une AVE avant de se rendre au Royaume-Uni ?

Le système d’autorisation de voyage électronique s’adresse aux citoyens des pays étrangers qui peuvent actuellement entrer au Royaume-Uni sans visa, ainsi qu’aux ressortissants sans visa. La liste des pays doit encore être finalisée, mais on s’attend à ce que les visiteurs des pays suivants doivent introduire une demande :

Pays de l’UE nécessitant une AVE au Royaume-Uni

Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède.

Autres pays européens nécessitant une AVE au Royaume-Uni

Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Suisse, Cité du Vatican

Autres pays exemptés de visa qui nécessitent une AVE

Australie, Brésil, Canada, Chili, Costa Rica, Hong Kong, Israël, Japon, Mexique, Nouvelle-Zélande, Qatar, Arabie Saoudite, Singapour, Corée du Sud, Taïwan, États-Unis d’Amérique.

Foire aux questions de l’ETA

Q. Quel est le coût d’un ATE ?

A. Les détails précis du système ETA, y compris le coût d’une demande, seront annoncés par le gouvernement à une date ultérieure.

Q. Les citoyens de l’EEE devront-ils demander une AVE ?

A. Tout à fait. Elle fait partie du projet du gouvernement d’exiger que tous les citoyens de l’EEE obtiennent une AVE avant de pouvoir se rendre au Royaume-Uni.

Q. Quand le gouvernement prévoit-il d’introduire le système ETA ?

A. À ce stade, le système devrait être pleinement opérationnel d’ici la fin de l’année 2024.

Q. Que se passera-t-il si je me présente à la frontière britannique sans ETA valide ?

A. Pour que le système fonctionne comme prévu, les transporteurs devront vérifier et confirmer les autorisations d’une personne avant le début de son voyage. Les transporteurs devront s’assurer qu’un voyageur possède le bon type d’autorisation de voyage sous forme numérique ou documentaire avant de pouvoir monter à bord. À défaut, le transporteur s’expose à des sanctions.

Q. Comment les transporteurs pourront-ils vérifier si un voyageur est autorisé à se rendre au Royaume-Uni ?

A. Le gouvernement prévoit d’utiliser un système API (Advance Passenger Information) permettant aux transporteurs de vérifier si un visiteur potentiel est autorisé à se rendre au Royaume-Uni. Ce système répondra par un message électronique confirmant le statut du voyageur.

Q. Comment le système ETA s’intégrera-t-il dans le nouveau plan pour l’immigration : Stratégie en matière de migration et de contrôle des frontières ?

A. Le régime ATE fait partie de ce plan. En fait, le nouveau plan pour l’immigration : La stratégie en matière de migration et de contrôle aux frontières explique précisément comment le nouveau système électronique de contrôle aux frontières contribuera à améliorer la sécurité, à rationaliser les voyages internationaux et à faire en sorte que le Royaume-Uni reste un leader mondial dans le domaine de l’immigration légale.

Q. eGates continuera-t-il à fonctionner ?

A. Oui. Un voyageur international muni d’une autorisation de voyage électronique (AVE) sera en fait autorisé à utiliser les eGates lors de son entrée dans le pays. Le gouvernement britannique a également annoncé récemment son intention d’introduire un plan pilote au cours duquel l’âge minimum pour utiliser les eGates sera ramené de 12 à 10 ans. Cela permettra de réduire les temps de trajet des citoyens britanniques et de leurs familles.

Q. Pourquoi le gouvernement britannique a-t-il décidé d’introduire un régime d’ATE ? Quels sont les avantages ?

A. Le système ETA prévu permettra à un plus grand nombre de voyageurs internationaux d’utiliser les eGates. Comme les visiteurs disposeront d’un compte client numérique, la procédure de demande de visa sera accélérée et simplifiée. Le nouveau système ETA permettra également aux autorités britanniques d’en savoir plus sur les voyageurs qui se rendent dans le pays avant même qu’ils ne commencent leur voyage. Cela permettra de réduire les files d’attente à la frontière tout en renforçant la sécurité.