Selon un dirigeant français du secteur des transports, le nouveau système numérique de gestion des frontières de l’Union européenne (UE), attendu de longue date, pourrait connaître de nouveaux retards.
Cela est probablement dû au processus législatif impliqué dans la nouvelle proposition de mise en œuvre progressive.
Le système d’entrée/sortie (EES), conçu pour moderniser les contrôles aux frontières et améliorer la sécurité, devait initialement être lancé en 2022.
Toutefois, le déploiement du système a été reporté à plusieurs reprises en raison de problèmes technologiques persistants.
La dernière date de lancement prévue, le 11 novembre, a été repoussée au profit d’un lancement échelonné en 2025.
Nouveau système numérique de gestion des frontières : problème de retard
L’EES est conçu pour rationaliser le passage des frontières, renforcer la sécurité et empêcher les dépassements de durée de validité des visas.
Le nouveau système frontalier numérique remplacera le compostage manuel des passeports pour les citoyens et les résidents non européens à toutes les frontières extérieures de l’UE.
Le nouveau système frontalier numérique enregistrera toutes les entrées et sorties dans l’espace Schengen grâce à des données biométriques.
Cela signifie que les voyageurs non ressortissants de l’UE doivent présenter leurs empreintes digitales et leur visage à chaque fois qu’ils se rendent dans l’Union et qu’ils la quittent.
Cependant, le lancement de la SEE exige que tous les États membres de l’UE alignent leurs systèmes et procédures, ce qui s’est avéré difficile.
Le déploiement du projet dépend maintenant de la nouvelle législation de l’UE qui permet une mise en œuvre progressive.
Ce projet de règlement de 6 000 mots doit être approuvé par le Conseil et le Parlement de l’UE.
Ce n’est qu’après leur approbation qu’une date de démarrage estimée pourra être fixée, bien que le site web officiel de la SEE confirme une date de lancement en 2025.
Un dirigeant de l’industrie française des transports a estimé que l’approbation législative pourrait prendre « au moins deux ans », selon le rapport de The Connexion.
Toutefois, le Conseil européen insiste sur le fait que le système doit être lancé « bien avant 2027 ».
L’eu-LISA, l’agence responsable des systèmes informatiques à grande échelle, doit fournir une nouvelle feuille de route d’ici au 31 janvier 2025 pour aider à définir les attentes.
Toutefois, les détails de cette feuille de route restent flous en raison des étapes d’approbation nécessaires.
Tant que ce processus n’est pas achevé et que tous les pays participants n’ont pas confirmé qu’ils sont prêts, le système ne peut pas être lancé.
Défis techniques et opérationnels de la SEE
Au-delà des obstacles législatifs, l’état de préparation technique est un autre problème important.
La France, les Pays-Bas et l’Allemagne n’avaient pas encore déclaré qu’ils étaient prêts et s’étaient inquiétés de la « résilience » des systèmes informatiques de la SEE.
En octobre, la commissaire européenne chargée des affaires intérieures, Ylva Johansson, a admis que la date de lancement de novembre 2024 n’était plus viable.
Elle a expliqué : « Nous devons nous assurer que chaque élément du système est prêt et sécurisé avant d’aller de l’avant ».
En outre, les inquiétudes concernant la résilience et la stabilité de l’infrastructure de la SEE ont encore retardé les progrès.
Eurostar avait déjà préparé ses scanners et équipements biométriques pour le lancement de novembre 2024.
Cependant, elle a rencontré des difficultés lors du partage des données biométriques avec le système de l’UE, ce qui a perturbé le système numérique de gestion des frontières.
L’UE-LISA devrait effectuer d’autres tests pour vérifier la fiabilité du serveur qui stocke les données des voyageurs.
Il doit veiller à ce que le système fonctionne sans heurts et puisse traiter efficacement de grands volumes de données.
Un déploiement progressif – qui pourrait commencer par des régions ou des catégories de voyageurs spécifiques – a été proposé et est en attente d’approbation.
Impact sur les voyageurs
Pour les voyageurs non ressortissants de l’UE, le retard dans le lancement du système européen d’échange de données signifie que le compostage manuel des passeports se poursuivra.
Les avantages retardés de la SEE, tels que le passage plus rapide des frontières et l’amélioration de la sécurité, ont frustré certains voyageurs.
Les visiteurs fréquents de l’espace Schengen ont exprimé leur inquiétude quant à l’incertitude du calendrier de mise en œuvre.
Le nouveau système devrait également causer quelques perturbations au début, avec des temps d’attente plus longs, le temps que les deux fonctionnaires s’habituent au nouveau système.
Cependant, l’UE reste déterminée et espère que les retards pourront aider les pays membres de l’UE et les pays voisins, comme le Royaume-Uni, à être mieux préparés à effectuer des contrôles numériques aux frontières.
Les responsables ont bon espoir qu’un déploiement progressif permettra au système de fonctionner graduellement tout en réglant les problèmes qui subsistent.
Le Conseil de l’UE a souligné l’importance de lancer le système le plus tôt possible.
« La SEE représente une étape cruciale dans la modernisation des contrôles aux frontières de l’UE », a déclaré M. Johansson.
Elle a ajouté : « Bien que ces retards soient décevants, nous devons veiller à ce que le système fonctionne pour tout le monde ».
Il est conseillé aux voyageurs de se tenir au courant des annonces relatives à sa mise en œuvre, d’autant plus que d’autres modifications aux frontières sont attendues.
L’UE prévoit de lancer son système européen d’information et d’autorisation pour les voyages (ETIAS) six mois après la mise en service du système européen d’information et d’autorisation pour les voyages.
Le Royaume-Uni lancera également son nouveau système d’autorisation de voyage électronique (ETA) pour un plus grand nombre de visiteurs sans visa en janvier 2025.
Lors des modifications apportées aux contrôles frontaliers en 2025, les voyageurs doivent s’attendre à des temps d’attente plus longs et rester patients jusqu’à ce que tous les problèmes soient résolus.