Le Royaume-Uni admet qu’il n’est pas prêt pour les nouveaux contrôles frontaliers de l’UE ; il fait pression pour une mise en œuvre laxiste pour les Britanniques

| août 1, 2024
Le Royaume-Uni admet qu'il n'est pas prêt pour les nouveaux contrôles frontaliers de l'UE ; il fait pression pour une mise en œuvre laxiste pour les Britanniques
Image par Gerd Altmann de Pixabay

Le Royaume-Uni a récemment admis qu’il n’était pas prêt pour les nouveaux contrôles frontaliers de l’Union européenne (UE), le système d’entrée/sortie (EES).

La ministre de l’immigration, Seema Malhotra, a déclaré à la Chambre des communes que le pays était confronté à des difficultés dans la mise en œuvre de la loi sur l’emploi et l’égalité des chances, rapporte The Telegraph.

Le gouvernement nouvellement élu n’est « pas satisfait du niveau de préparation » que l’administration précédente avait mis en place.

M. Malhotra a déclaré : « Des progrès insuffisants ont été accomplis pour garantir que ces impacts (ainsi que d’autres impacts potentiels) soient réduits au minimum ».

Elle a ajouté que des perturbations sont à prévoir lorsque les nouveaux contrôles aux frontières de l’UE seront mis en place dans le courant de l’année.

Pour tenter d’atténuer les perturbations des voyages, le Royaume-Uni a demandé à l’UE et aux États membres de prendre des mesures prolongées.

Il s’agit notamment de demander aux agents frontaliers français d’assouplir le contrôle des empreintes digitales des voyageurs britanniques lorsque de longues files d’attente se forment aux heures de pointe.

Nouveaux contrôles aux frontières de l’UE et retards prévus

Le système EES remplacera la méthode actuelle de tamponnage manuel des passeports aux frontières extérieures de l’UE.

Il utilisera des données biométriques, telles que les empreintes digitales et la reconnaissance faciale, pour enregistrer l’entrée et la sortie des ressortissants de pays tiers de l’espace Schengen.

Cela inclut les ressortissants de pays tiers, tels que les voyageurs britanniques, et les titulaires de visas de court séjour.

Ce système, qui devrait être mis en place en novembre de cette année, vise à rendre les passages aux frontières plus sûrs et plus efficaces.

Néanmoins, les nouveaux contrôles aux frontières de l’UE devraient entraîner des retards importants en raison du temps supplémentaire dont les voyageurs ont besoin pour enregistrer leurs données biométriques.

De longues files d’attente sont également prévues aux postes frontières très fréquentés, comme le port de Douvres et le tunnel sous la Manche à Folkestone.

Le temps de traitement des véhicules pourrait s’allonger considérablement car les voyageurs doivent descendre de leur voiture pour s’enregistrer ou fournir des données biométriques.

Un autre point d’étranglement prévu est le terminal Eurostar à la gare de St. Pancras à Londres.

Les trois postes-frontières entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sont juxtaposés. Cela signifie que les agents frontaliers français effectuent des contrôles d’immigration sur les voyageurs avant qu’ils ne quittent le Royaume-Uni.

L’allongement du temps de traitement dû à la SEE pourrait entraîner de longues files d’attente et des perturbations dans les déplacements, en particulier aux heures de pointe.

Une approche flexible de la mise en œuvre de la SEE

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Image par Gerd Altmann de Pixabay

M. Malhotra a souligné que le gouvernement prenait des mesures pour améliorer les préparatifs de l’EES et minimiser les perturbations des voyages.

Il s’agit notamment de négocier avec l’UE et les États membres des mesures d’urgence prolongées lorsque les files d’attente deviennent trop longues.

L’une de ces mesures consiste à permettre aux agents frontaliers français d’assouplir l’obligation de scanner les empreintes digitales des voyageurs britanniques pendant les heures d’affluence.

Les gardes-frontières français peuvent autoriser les ressortissants britanniques à traverser sans prendre leurs empreintes digitales ou leur visage lorsque les files d’attente sont trop longues.

Cette flexibilité dans la mise en œuvre des nouveaux contrôles frontaliers de l’UE sera en place pendant les six premiers mois suivant la mise en service de la SEE.

M. Malhotra a déclaré que le gouvernement préconisait d’étendre cette flexibilité au-delà de la période des vacances d’été afin d’éviter les longues attentes et les retards.

Extension de la zone de contrôle frontalière

Le ministère de l’intérieur a également annoncé une nouvelle législation permettant aux gardes-frontières français de travailler dans une zone de contrôle frontalier élargie au port de Douvres, comme l’a rapporté la BBC.

Actuellement, les gardes-frontières français sont limités à la partie orientale du port.

Avec cette nouvelle loi, ils pourront s’étendre et effectuer des contrôles dans la zone ouest également.

Les responsables du port de Douvres ont désigné la section ouest pour effectuer les nouveaux contrôles aux frontières de l’UE, spécialement pour les passagers des autocars.

Cette expansion devrait permettre de gérer plus efficacement les flux de personnes, en particulier lorsque la SEE entrera en vigueur.

Les autorités britanniques et françaises s’efforcent de mettre à jour leur accord sur le contrôle des frontières, ce qui permettrait d’étendre la zone de contrôle au port de Douvres.

En outre, Getlink, l’exploitant du tunnel sous la Manche, a investi dans d’importantes améliorations de l’infrastructure, telles qu’un nouveau poste de conduite couvert, pour les contrôles EES.

Eurostar a également investi dans davantage de kiosques EES et est prêt à libérer de l’espace en cas de files d’attente serrées en raison de l’espace limité à St.

Autres mesures visant à réduire les retards de la SEE

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Photo par Kelly via Pexels

Le nouveau système est conçu pour renforcer la sécurité. Toutefois, le ministre britannique de l’immigration a insisté sur le fait qu’il ne devrait pas peser indûment sur les voyageurs ni perturber le commerce et le tourisme.

D’autres mesures ont été prises pour minimiser et gérer les retards prévus, notamment l’embauche de personnel supplémentaire aux frontières.

De même, le gouvernement britannique prévoit de moderniser les infrastructures aux principaux points de passage frontaliers afin de permettre les nouveaux contrôles aux frontières de l’UE.

Elle envisage également une mise en œuvre progressive de la SEE afin de résoudre les problèmes éventuels avant que le système ne devienne pleinement opérationnel.

Cela permettra aux fonctionnaires d’identifier et de résoudre les problèmes de manière contrôlée, en minimisant les perturbations lors de la mise en service du système.

Le gouvernement britannique prépare également une vaste campagne de communication pour sensibiliser les voyageurs britanniques.

Une enquête du ministère britannique des transports a montré que plus de la moitié des adultes britanniques ne connaissaient toujours pas le système EES.

L’enquête a également révélé que les nouveaux contrôles aux frontières de l’UE pourraient empêcher les Britanniques de se rendre dans l’UE.

« Il est dans l’intérêt du Royaume-Uni et de l’UE de travailler ensemble sur nos objectifs communs afin de garantir le maintien de frontières sûres tout en minimisant les perturbations causées par la SEE », a déclaré M. Malhotra.

Les nouveaux contrôles aux frontières de l’UE suscitent d’autres inquiétudes

L’industrie du voyage, déjà ébranlée par les conséquences du Brexit et de la pandémie, se méfie des nouvelles perturbations qui pourraient affecter les voyages et le tourisme.

Les experts du secteur ont également exprimé des inquiétudes quant à la capacité des infrastructures et du personnel à répondre aux nouvelles exigences.

Des voix se sont élevées pour demander que la mise en œuvre de la SEE soit reportée au début de l’année 2025 afin de permettre au Royaume-Uni et à l’UE de se préparer.

L’Association internationale du transport aérien s’est inquiétée du fait que les aéroports régionaux et les plus petits aéroports de l’UE ne sont pas encore prêts pour le système européen d’échange d’informations.

L’application mobile EES destinée à éviter les longues files d’attente à la frontière ne sera pas prête en octobre.

On ne sait toujours pas si les voyageurs pourront en bénéficier avant la nouvelle date de lancement du système européen d’échange de quotas d’émission, qui a été repoussée à novembre.

Les voyageurs sont invités à se tenir informés des nouvelles exigences et à planifier leurs voyages en conséquence afin d’éviter les retards éventuels.