Le Haut Conseil français rejette l’octroi automatique de visas de long séjour aux propriétaires britanniques

| janvier 29, 2024
Le Haut Conseil français rejette l'octroi automatique de visas de long séjour aux propriétaires britanniques

Les citoyens britanniques qui possèdent une maison en France doivent toujours se conformer aux règles de l’Union européenne (UE) en matière de visa de 90 jours.

Le Conseil constitutionnel français a rejeté le 25 janvier 2024 une proposition visant à assouplir l’obligation de visa de 90 jours pour les propriétaires britanniques de résidences secondaires.

Le Conseil constitutionnel est la plus haute autorité en matière constitutionnelle en France. Elle veille à ce que les principes et les règles constitutionnels soient respectés dans le pays.

Cet amendement fait partie du projet de loi controversé sur l’immigration que les deux chambres du Parlement français ont adopté en décembre 2023.

Elle aurait permis aux ressortissants britanniques qui possèdent des biens immobiliers en France d’obtenir des visas de long séjour sans aucune formalité.

Ce projet de loi aurait permis de contourner la règle des visas de 90 jours imposée par l’UE aux ressortissants de pays tiers. Les ressortissants de pays tiers incluent désormais les citoyens du Royaume-Uni (RU) après le Brexit.

Le Conseil constitutionnel français a rejeté près d’un tiers du projet de loi sur l’immigration.

Le Conseil a également rejeté un accès plus strict aux prestations sociales et aux règles de regroupement familial, ainsi que l’introduction de quotas d’immigration, entre autres.

Pourquoi le droit automatique au visa de long séjour a-t-il été supprimé ?

Le Conseil constitutionnel français a rejeté, pour des raisons de procédure, l’octroi automatique d’un visa de long séjour aux propriétaires britanniques de résidences secondaires.

Le Conseil a estimé que la proposition ne ressemblait pas suffisamment au texte original du projet de loi. Elle a également fait valoir qu’elle n’était pas liée, même indirectement.

Appelés aussi lesa sages, les députés ont invoqué l’article 45 de la Constitution française pour justifier leur décision.

Il a déclaré que les conditions de séjour en France de certains ressortissants britanniques « n’auraient pas leur place dans la loi au motif qu’elle aurait été introduite en première lecture ».

Le texte initial du gouvernement, présenté il y a un an, n’incluait pas la disposition relative aux droits de visa de long séjour pour les propriétaires britanniques.

La sénatrice Martine Berthet l’a ajouté comme amendement, que les sénateurs ont ensuite adopté comme nouvel article du projet de loi.

The Local citant le spécialiste de la Constitution française Thibaud Mulier, rapporte que la justification de l’article 45 se concentre sur les « cavaliers législatifs » ou les articles sans rapport avec l’objectif visé par la loi.

La proposition devrait également s’aligner sur les raisons initiales du projet de loi. Le projet de loi sur l’immigration a été proposé pour « contrôler l’immigration et améliorer l’intégration ».

Le Conseil a déclaré que les dispositions relatives aux propriétaires britanniques de résidences secondaires « ne présentent pas de lien, même indirect, avec d’autres dispositions ».

« Dès lors, sans que le Conseil constitutionnel préjuge de la conformité du contenu de ces dispositions aux autres exigences constitutionnelles, il y a lieu de considérer que, ayant été adoptées selon une procédure contraire à la Constitution, elles sont, par suite, contraires à la Constitution », a jugé le Haut Conseil français.

Le Conseil constitutionnel français ne s’est toutefois pas prononcé sur la question de savoir si la proposition de visa automatique était contraire à la Constitution française.

Toutefois, il n’existe pas de droit de recours contre les décisions du Conseil constitutionnel.

Assouplir les règles de l’UE en matière de visas pour les propriétaires britanniques en France

Après que les législateurs ont ajouté la disposition pour les propriétaires britanniques en France, ceux qui s’y opposaient l’ont rapidement supprimée. Cela s’est produit avant même que l’Assemblée nationale constituante n’en soit saisie pour la première fois.

Les députés français ont fait valoir que la possession d’une propriété en France n’est pas un motif suffisant pour justifier l’exemption de l’obligation de visa. Elle peut également être considérée comme favorisant un groupe de personnes en raison de leur situation financière.

Néanmoins, les législateurs ont réintégré la disposition vaguement formulée dans la loi sur l’immigration avant de l’adopter.

« Le visa de long séjour est délivré automatiquement aux citoyens britanniques possédant une résidence secondaire en France. Ils sont donc dispensés d’introduire une demande de visa de long séjour », précise l’amendement.

Il s’agirait essentiellement d’un retour aux règles d’avant le Brexit pour les propriétaires britanniques en France. Le projet de loi leur permettrait de rester dans leurs foyers français pendant plus de 90 jours.

Les propriétaires britanniques ne peuvent pas séjourner plus de 90 jours en France

L’amendement de la France au projet de loi sur l’immigration était potentiellement une bonne nouvelle pour les ressortissants britanniques qui possèdent des propriétés en France avant le Brexit.

Des rapports ont également fait état d’une augmentation des recherches de propriétés françaises par des citoyens britanniques. Le nombre de Britanniques à la recherche de maisons françaises à acheter a été six fois plus élevé que d’habitude.

Dans le cadre de la réglementation sur les visas post-Brexit, l’UE considère les ressortissants britanniques comme des ressortissants de pays tiers.

Les citoyens britanniques ne peuvent séjourner en France ou dans tout autre État de l’espace Schengen sans visa que pour une durée maximale de 90 jours sur une période de 180 jours.

Les personnes qui possèdent une propriété en France ne peuvent pas non plus se rendre dans d’autres pays de l’UE si elles ont déjà passé 90 jours dans leur résidence française.

Ils doivent demander un visa ou un permis de séjour pour prolonger leur séjour ou visiter d’autres pays de l’espace Schengen.