Les voyageurs qui demandent un visa Schengen devront payer des frais plus élevés à partir du mois prochain.
Un visa Schengen est un permis de court séjour permettant de voyager dans l’espace Schengen pendant 90 jours maximum au cours d’une période de 180 jours.
La zone Schengen comprend 26 États membres de l’Union européenne (UE) et quatre pays voisins, la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, qui ont aboli les contrôles aux frontières intérieures.
La Commission européenne a adopté la proposition d’augmenter de 12 % les droits de visa Schengen.
Selon le ministère slovène des Affaires étrangères et européennes, « l’augmentation s’appliquera dans le monde entier à partir du 11 juin 2024 ».
Comme l’indique le projet de proposition, les nouveaux droits de visa Schengen s’élèveront à 90 euros pour les adultes et à 45 euros pour les enfants âgés de 6 à 12 ans.
Pour les pays qui ne se montrent pas coopératifs dans l’accueil des citoyens expulsés des États membres, les nouveaux droits de visa seront de 135 ou 180 euros.
Avant l’augmentation des droits de visa en juin, un visa Schengen coûtait 80 euros et 40 euros pour les adultes et les enfants, respectivement.
Pour la réadmission des personnes expulsées des États membres, les droits précédents étaient de 120 ou 160 euros.
L’augmentation des droits de visa Schengen résulte d’une révision de routine des droits de visa de l’UE tous les trois ans.
Lors de l’examen le plus récent, en décembre 2023, l’augmentation des droits de visa a été soutenue par une « écrasante majorité ».
La Commission a invoqué l’augmentation des taux d’inflation et des salaires des fonctionnaires dans les États membres pour justifier la hausse des droits de visa.
L’UE a augmenté les frais de visa Schengen pour la dernière fois en février 2020, lorsque les frais de dépôt de la demande sont passés de 60 à 80 euros.
Elle n’a pas annoncé la date de l’augmentation des droits de visa. Toutefois, la Commission devrait le publier dans son journal officiel d’ici la fin de la semaine.
L’IATA met en garde contre l’augmentation des frais de visa qui pourrait décourager le tourisme
La proposition d’augmentation des frais de visa Schengen a suscité la désapprobation de nombreuses parties.
« Aucun des commentaires reçus n’était en faveur d’une augmentation des redevances », indique la proposition de la Commission européenne.
De nombreux commentaires font valoir que le coût élevé de la vie et l’inflation pourraient entraver les voyages et décourager les contacts interpersonnels.
L’Association internationale du transport aérien (IATA) a publié un rapport sur l’impact de l’augmentation des frais de visa sur les voyages.
« Cette révision risque de décourager les touristes de choisir des destinations Schengen », peut-on lire dans les commentaires de l’IATA.
Elle a ajouté que cela pourrait avoir un impact négatif sur le tourisme dans l’UE « en particulier lorsque d’autres endroits n’exigent pas de visa ou offrent des options plus rentables ».
L’augmentation des frais de visa rendrait les voyages dans l’espace Schengen moins abordables et pourrait avoir un effet d’entraînement sur les économies locales.
D’autres commentaires sur la proposition ont fait état de la « mauvaise qualité perçue des services de visa ».
Il s’agit notamment de difficultés à obtenir des nominations, de pratiques incohérentes entre les États membres et d’un manque de transparence.
Certains répondants ont également critiqué le rôle des prestataires de services externes, qui ont été inclus dans la proposition d’augmentation des frais de visa Schengen.
Aligner les nouveaux droits de visa sur la numérisation des visas Schengen
Dans ses commentaires, l’IATA a également encouragé l’UE à aligner les droits de visa sur les plans de numérisation de l’Union.
La Commission européenne travaille à la numérisation des demandes de visa Schengen en 2026.
Un visa Schengen numérique sera un code-barres 2D imprimable, signé numériquement par l’autorité de certification du pays émetteur.
Il contient le visage du titulaire du visa, des informations personnelles, le pays de délivrance, des détails pertinents et les conditions d’obtention du visa, le cas échéant.
En décembre 2023, l’UE a adopté de nouvelles règles pour permettre les demandes de visas Schengen en ligne.
Selon la nouvelle politique, la nouvelle plateforme de visa Schengen en ligne est la plateforme de demande de visa de l’Union européenne ou EU VAP.
Avec le PVA de l’UE, les rendez-vous en personne ne seront plus nécessaires, sauf pour quelques exceptions.
Seuls les primo-demandeurs, les personnes dont les données biométriques ne sont pas valides et celles qui possèdent de nouveaux documents de voyage doivent se rendre dans les consulats ou les centres de visa.
Les candidats pourront remplir leur demande, répondre aux questions relatives aux voyages et télécharger les documents requis sur la plateforme.
Ils peuvent également payer les droits de visa Schengen en ligne par l’intermédiaire d’une passerelle liée au programme VAP de l’UE, mais ont toujours la possibilité de payer auprès des agents des visas.
La plateforme transmettra automatiquement les demandes et les paiements aux pays membres concernés.
Vers un système d’exemption de visa
L’IATA a également exhorté l’UE à s’efforcer de mettre en place un système d’exemption de visa aussi large que possible.
Cet objectif peut être atteint en utilisant des technologies de facilitation des visas, a déclaré l’association commerciale des compagnies aériennes du monde entier.
D’ici à la mi-2025, l’UE lancera le système européen d’information et d’autorisation pour les voyages(ETIAS).
Il ne s’agit pas d’un visa mais d’un titre de voyage électronique permettant aux voyageurs de se rendre dans l’espace Schengen sans visa.
Il fonctionnera de manière similaire au système électronique d’autorisation de voyage des États-Unis (ESTA) et à l’autorisation électronique de voyage du Royaume-Uni (ETA).
L’UE introduira également un nouveau système biométrique de contrôle aux frontières, le système d’entrée/sortie (EES), dans le courant de l’année.
L’EES enregistrera les entrées et sorties des titulaires de visas Schengen de courte durée et des ressortissants sans visa par le biais de scans faciaux ou d’empreintes digitales.