Le président de l’International Border Management and Technologies Association (IBMATA) a fait part de ses inquiétudes concernant la nouvelle autorisation de voyage électronique (ETA).
Selon un rapport du Holyrood, Tony Smith, ancien directeur général du contrôle des frontières du Royaume-Uni, a fait part de son avis d’expert sur les risques et les vulnérabilités possibles de l’ETA.
S’exprimant lors de la réunion avec la commission de la justice et des affaires intérieures du Parlement britannique le 5 mars 2024, M. Smith a appelé à plus de transparence sur le fonctionnement du nouveau système de permis numérique.
Il a demandé une description plus précise du cadre de risque du système ETA, qui détermine la manière dont il accorde ou rejette les autorisations de voyage.
Les dernières statistiques disponibles sur l’ETA montrent que le système a reçu 12 190 demandes et accordé 12 076 autorisations.
Cela signifie que d’octobre à décembre 2023, lorsque le système s’est ouvert aux ressortissants du Qatar, il n’a refusé des AVE qu’à 114 demandeurs.
L’ancien directeur des contrôles frontaliers du Royaume-Uni a également mis en garde le gouvernement contre une « trop grande dépendance » à l’égard des données reçues par voie électronique.
Il a déclaré que la technologie n’est pas sans faille et que les algorithmes des programmes informatiques peuvent toujours présenter des dysfonctionnements et commettre des erreurs.
Smith a insisté sur le fait qu’il doit toujours y avoir une « intervention humaine ». L’agent doit toujours vérifier la raison pour laquelle le système a signalé un demandeur et si elle est « suffisante pour annuler l’ATE ».
Il a également suggéré que le gouvernement britannique investisse dans un système parallèle pour s’assurer que les systèmes électroniques ne sont pas perturbés ou altérés.
Possible faille dans la zone de voyage commune
M. Smith a mis en évidence une faille potentielle dans la zone de voyage commune (CTA), où il n’y a pas de contrôles d’immigration de routine pour les voyageurs.
Il a évoqué le scénario hypothétique d’une personne se rendant d’abord en République d’Irlande, puis entrant au Royaume-Uni par l’Irlande du Nord, où la frontière terrestre est ouverte et ne nécessite pas d’AVE.
Les membres du CTA sont le Royaume-Uni, la République d’Irlande, Guernesey, Jersey et l’île de Man.
Les citoyens de ces territoires peuvent circuler librement dans le CTA et sont exemptés de l’obligation d’obtenir une AVE.
En règle générale, le Royaume-Uni ne procède à des contrôles frontaliers qu’à la première entrée d’un voyageur dans le CTA.
Toutefois, il est également prévu qu’elle effectue des contrôles frontaliers fondés sur le renseignement à l’égard des personnes arrivant au Royaume-Uni depuis l’intérieur de la ZCT.
Comprendre le système ETA
La nouvelle AVE britannique fait partie du nouveau système de gestion des frontières du gouvernement britannique, qui concerne tous les ressortissants sans visa.
Tous les ressortissants sans visa, ou les voyageurs qui peuvent se rendre au Royaume-Uni sans visa, devront présenter une autorisation de voyage avant de se rendre au Royaume-Uni.
Actuellement, seules certaines nationalités de la région du Golfe doivent demander et recevoir une ETA valide avant de se rendre au Royaume-Uni.
Toutefois, le gouvernement britannique prévoit de l’appliquer à tous les voyageurs sans visa qui se rendent au Royaume-Uni d’ici la fin de l’année. Il s’agit des visiteurs de l’Union européenne (UE) et des États-Unis.
La commission des affaires de la justice et du ministère de l’intérieur de la Chambre des Lords a récemment lancé une enquête sur les nouveaux systèmes de frontières électroniques.
Outre l’ETA britannique, l’enquête porte sur le futur système d’entrée/sortie de l’UE (EES) et sur le système européen d’information et d’autorisation de voyage (ETIAS). L’ETIAS est l’équivalent de l’ETA pour l’UE.
L’EES sera déployé en octobre 2024, tandis que l’ETIAS sera lancé à la mi-2025.
Normes de sécurité pour les frontières numériques
Le président de l’IBMATA a reconnu les avantages du nouveau système ETA pour l’amélioration de la sécurité aux frontières du Royaume-Uni et l’optimisation des procédures de contrôle aux frontières.
Selon M. Smith, le système ETA permet aux autorités de recueillir davantage de données sur les voyageurs avant leur arrivée au Royaume-Uni. Cela permet de rationaliser les contrôles aux frontières.
Il a proposé trois critères pour maintenir des frontières numériques sûres :
L’une d’entre elles consiste à adopter une stratégie à frontières multiples. Il s’agit de rassembler toutes les informations possibles et de procéder à autant d’évaluations que possible avant l’arrivée d’un voyageur au Royaume-Uni.
La deuxième est la gestion intégrée des frontières, qui implique la gestion et l’analyse des données recueillies auprès des voyageurs.
Troisièmement, une infrastructure biométrique et d’identité fiable pour confirmer l’identité des voyageurs avec plus de précision.
L’ancien directeur des contrôles frontaliers du Royaume-Uni a également souligné l’importance d’une « bonne interface entre le gouvernement et les systèmes d’aviation ».
Cela encouragera les compagnies aériennes qui ont investi dans la technologie à s’adapter en douceur aux systèmes numériques locaux.
Selon M. Smith, les systèmes électroniques de gestion des frontières pourraient remplacer les passeports et les portiques électroniques pour les procédures d’immigration.
Il a ajouté qu’à l’avenir, les contrôles de l’immigration et des frontières pourraient être transférés sur une application mobile.