Les frais d’inscription à l’université en Angleterre devraient augmenter à l’automne prochain, ce qui alourdira le coût annuel de l’éducation pour les étudiants.
Le gouvernement britannique a approuvé l’augmentation des frais de scolarité malgré la baisse récente du nombre de demandes d’admission d’étudiants étrangers.
Cette situation soulève des inquiétudes quant à l’impact de l’augmentation des coûts sur les étudiants, les familles et les universités.
La raison de l’augmentation des frais d’inscription à l’université
À partir d’octobre 2025, le coût annuel des études universitaires en Angleterre passera de 9 250 à 9 535 livres sterling, soit une augmentation de 285 livres sterling, selon la BBC.
Cette augmentation rompt le gel de huit ans des droits d’inscription à l’université, qui ont été plafonnés pour la première fois en 2017.
Elle vise à résoudre la crise de financement du secteur, aggravée par des années sans changement de tarifs et par l’augmentation des coûts due à l’inflation.
La ministre britannique de l’éducation, Bridget Phillipson, a déclaré que l’augmentation couvrirait des dépenses telles que les salaires des enseignants et les fournitures, qui ont été plus coûteuses.
« Ce gouvernement doit prendre les décisions difficiles qui s’imposent pour donner aux universités une assise financière plus solide », a déclaré M. Philipson à la Chambre des communes.
Ainsi, « ils pourront offrir davantage de possibilités aux étudiants et favoriser la croissance de notre économie », a-t-elle ajouté.
En outre, le gouvernement a annoncé une augmentation des prêts d’entretien pouvant aller jusqu’à 414 livres sterling de plus par an pour aider les étudiants à faire face à leurs frais de subsistance.
« La mission de ce gouvernement est d’éliminer les obstacles aux opportunités », a déclaré le secrétaire d’État à l’éducation.
« Nous allons réparer les fondations, nous allons assurer l’avenir de l’enseignement supérieur », a souligné M. Phillipson.
Près de 40 % des universités sont déficitaires et les récentes modifications de la politique des visas ont eu un impact sur les efforts déployés pour recruter davantage d’étudiants étrangers.
Baisse des demandes d’admission d’étudiants étrangers
L’augmentation des frais de scolarité intervient alors que les universités anglaises enregistrent également une baisse des candidatures d’étudiants étrangers.
Les données du ministère de l’intérieur britannique montrent que les demandes de visas pour étudiants ont chuté de 16 % entre juillet et septembre de cette année par rapport à l’année dernière.
Les étudiants internationaux paient souvent des frais de scolarité plus élevés que les étudiants locaux, ce qui en fait une source importante de revenus pour les universités.
Une baisse substantielle du nombre d’étudiants étrangers pourrait entraîner une réduction du financement des écoles.
La diminution du nombre de demandes d’admission d’étudiants étrangers a été principalement attribuée aux récentes modifications des règles d’immigration.
En 2024, le Royaume-Uni n’autorisait que les étudiants de troisième cycle et les personnes inscrites à des cours financés par le gouvernement à faire venir des membres de leur famille au Royaume-Uni.
Il est également interdit aux étudiants internationaux d’obtenir un visa de travail avant la fin de leurs études.
Des normes plus strictes en matière de conformité des visas sont également en cours, les étudiants devant satisfaire à un revenu minimum plus élevé à partir de 2025.
Le gouvernement réglementera le recrutement des étudiants à l’étranger et pénalisera les agents ou les entreprises dont les recrues ne passent pas les contrôles de visa ou ne s’inscrivent pas.
Ces règles font partie d’un plan gouvernemental visant à réduire l’immigration nette au Royaume-Uni, qui a atteint le chiffre record de 764 000 en 2022.
Toutefois, certains dirigeants craignent qu’ils ne découragent les étudiants de choisir les universités britanniques pour leurs études.
L’impact de l’augmentation des frais d’inscription à l’université sur les étudiants
Pour les étudiants et les familles, l’augmentation des frais de scolarité s’ajoute aux difficultés financières.
Les frais d’inscription à l’université en Angleterre sont déjà parmi les plus élevés au monde, et les autres coûts de la vie tels que le loyer, la nourriture et le transport ont également augmenté.
Par conséquent, de nombreux étudiants craignent de s’endetter davantage pour payer leurs études.
De nombreux étudiants affirment que leur famille a déjà fait des sacrifices pour qu’ils puissent aller à l’université et qu’une augmentation des frais de scolarité est un fardeau qu’ils ne peuvent pas se permettre.
Selon l’Union nationale des étudiants (NUS), l’étudiant moyen en Angleterre dépense plus de 12 000 livres par an en frais de subsistance, sans compter les droits d’inscription à l’université.
Cette pression financière conduit certains à se demander si l’université vaut la peine d’être dépensée.
Le rapport du NUS sur les finances des étudiants exhorte le gouvernement à trouver de nouveaux moyens de soutenir les étudiants et de rendre l’enseignement supérieur plus abordable.
L’avenir de l’enseignement supérieur en Angleterre
L’augmentation des frais de scolarité et la diminution du nombre d’étudiants étrangers soulèvent des questions quant à l’avenir de l’enseignement supérieur en Angleterre.
Certains experts suggèrent que le gouvernement devrait reconsidérer sa politique en matière de visas pour les étudiants internationaux.
Le rétablissement de la possibilité de faire venir sa famille pourrait contribuer à faire en sorte que le Royaume-Uni reste une destination attrayante pour les étudiants du monde entier.
D’autres soutiennent qu’un nouveau plan est nécessaire pour financer les universités d’une manière qui ne dépende pas aussi fortement des frais de scolarité des étudiants.
Avec l’entrée en vigueur des nouveaux droits d’inscription à l’université, nombreux sont ceux qui espèrent que des discussions auront lieu pour rendre l’université plus abordable et plus durable.
Les voix des élèves, des familles et des responsables de l’éducation joueront probablement un rôle essentiel dans l’orientation de ces conversations.