Le faible nombre de participants à la mobilité des jeunes au Royaume-Uni en 2023 alimente l’espoir d’un accord sur la mobilité des jeunes avec l’UE

| octobre 9, 2024
Le faible nombre de participants à la mobilité des jeunes au Royaume-Uni en 2023 alimente l'espoir d'un accord sur la mobilité des jeunes avec l'UE
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Le nombre de participants à l’accord de mobilité des jeunes venant au Royaume-Uni a considérablement diminué en 2023.

Ce faible nombre a suscité des inquiétudes quant à l’accessibilité et à l’attrait du pays pour les échanges internationaux de jeunes.

Toutefois, comme le rapporte The Guardian, cette décision a également ravivé l’espoir d’un accord sur la mobilité des jeunes entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE).

Un accord de mobilité des jeunes entre deux pays permet aux citoyens âgés de 18 à 30 ans d’étudier, de travailler et de voyager dans le pays partenaire pendant deux ou trois ans.

Un accord sur la mobilité des jeunes entre le Royaume-Uni et l’UE pourrait donner un nouvel élan aux possibilités offertes aux jeunes des deux parties de vivre, de travailler et d’étudier à l’étranger.

Actuellement, les règles de visa post-Brexit limitent les opportunités offertes aux jeunes Européens de l’autre côté de la Manche et vice-versa.

Seulement 23 000 jeunes participants au Royaume-Uni en 2023

Seuls 23 000 participants à la mobilité des jeunes sont arrivés au Royaume-Uni en 2023. Cependant, au cours du premier semestre 2024, le nombre de participants a grimpé à 15 259.

Il ne s’agit toutefois que d’une fraction du solde migratoire global du pays, qui s’élève à 685 000 en 2023.

Ce chiffre peu élevé pourrait contribuer à convaincre le Royaume-Uni de céder à la pression et de conclure un accord sur la mobilité des jeunes avec l’UE.

Le Royaume-Uni a actuellement des accords bilatéraux avec 13 pays, qui permettent aux participants de rester au Royaume-Uni pour une durée maximale de deux ans.

Ces pays sont notamment le Canada, l’Australie, le Japon, Taïwan et la Corée du Sud.

L’année dernière, c’est l’Australie qui a délivré le plus grand nombre de visas dans le cadre du programme britannique de mobilité des jeunes (Youth Mobility Scheme – YMS), avec 9 900 jeunes. La Nouvelle-Zélande est arrivée en deuxième position avec 5 300.

Ces chiffres sont restés bien en deçà des attentes après que certains quotas de participants ont été relevés au début de l’année.

Cette situation a suscité des inquiétudes quant à l’attrait actuel du programme et des questions sur les raisons de la baisse des effectifs.

Des frais de visa plus élevés, de nouveaux suppléments pour soins de santé et des réglementations post-Brexit strictes pourraient avoir affecté le nombre de participants.

Les frais de dossier pour le visa YMS sont également passés de 259 £ à 298 £ en octobre 2023.

Les frais d’Immigration Health Surcharge (IHS) pour les personnes sous visa YMS en 2023 sont fixés à 470 livres sterling par an.

L’IHS a également été porté à 776 livres sterling par an à compter de février 2024.

Ces coûts supplémentaires, qui devraient être payés avant que le participant au YMS n’arrive au Royaume-Uni, pourraient dissuader davantage de jeunes de poser leur candidature.

Accord sur la mobilité des jeunes entre le Royaume-Uni et l’UE : où en est-on ?

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Le Royaume-Uni a rejeté la proposition de l’UE sur la mobilité des jeunes en avril 2024. Jusqu’à présent, il est resté fermement opposé au rétablissement de la liberté de circulation de l’UE.

Le système proposé par l’UE permettrait aux jeunes citoyens des deux parties de travailler, de voyager et d’étudier pendant une période pouvant aller jusqu’à quatre ans.

Il élimine également les frais de visa et les frais de santé supplémentaires généralement payés par les personnes souhaitant travailler et étudier au Royaume-Uni.

En outre, l’UE a fait pression pour que les étudiants européens paient les mêmes frais de scolarité que les étudiants britanniques, afin de rendre les études au Royaume-Uni plus abordables.

Cela signifie que les jeunes de l’UE paieraient le même montant que les jeunes Britanniques au lieu de payer les frais de scolarité plus élevés imposés aux étudiants internationaux.

Le gouvernement britannique préfère négocier des accords bilatéraux avec des pays individuels plutôt qu’un accord global avec tous les États membres de l’UE.

Néanmoins, la pression exercée sur le gouvernement britannique pour qu’il conclue un accord sur la mobilité des jeunes avec l’UE n’a cessé de croître.

C’est le cas depuis que le nouveau Premier ministre, Sir Keir Starmer, a promis de rétablir les relations avec l’UE.

L’UE aurait travaillé sur une nouvelle proposition d’accord sur la mobilité des jeunes pour le Royaume-Uni.

Parmi les changements envisagés figurent la suppression de l’option d’étude et l’égalité des frais de scolarité.

La nouvelle proposition pourrait également prévoir la réduction de la période de l’accord de mobilité des jeunes de quatre à deux ans.

Cependant, l’UE n’a pas encore annoncé de nouvelle proposition de mobilité des jeunes pour le Royaume-Uni.

Ce à quoi on peut s’attendre à l’avenir

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Il est important de noter que les programmes de mobilité des jeunes diffèrent de la politique de libre circulation de l’UE.

Comme le souligne Miguel Berger, ambassadeur d’Allemagne au Royaume-Uni, les programmes de mobilité des jeunes sont limités dans le temps et fondés sur l’obtention d’un visa.

Le SMJ n’autorise pas la résidence permanente ni l’accès illimité à long terme au marché du travail. Cela le différencie de la politique de libre circulation.

Un tel accord permettrait de combler les pénuries de main-d’œuvre dans des secteurs tels que l’hôtellerie et les soins de santé.

Les établissements d’enseignement ont également fait part de leurs inquiétudes quant à l’impact du Brexit sur la mobilité des étudiants.

La diminution du nombre d’étudiants de l’UE dans les universités britanniques se traduit par une réduction de la diversité des campus et des possibilités d’apprentissage interculturel.

Le faible nombre de participants à la mobilité des jeunes au Royaume-Uni pourrait contribuer à améliorer les chances d’un accord sur la mobilité des jeunes entre le Royaume-Uni et l’UE.

Un tel accord pourrait offrir aux jeunes des deux côtés de la Manche la possibilité de travailler, d’étudier et de faire l’expérience de la vie à l’étranger.

Toutefois, le Royaume-Uni reste prudent quant à la réintroduction de tout ce qui ressemble à la libre circulation.