Le ministère de l’intérieur du Royaume-Uni a facilité la création d’un compte UK Visas and Immigration (UKVI) pour les résidents non britanniques.
Les directives récemment mises à jour par le gouvernement indiquent que les personnes titulaires d’un permis de séjour biométrique (BRP) peuvent désormais créer un compte UKVI.
Cette modification permet aux résidents étrangers du Royaume-Uni de créer leur compte sans invitation du ministère de l’intérieur.
Le Royaume-Uni est en train de passer à un système d’immigration « numérique par défaut », passant de représentations physiques des statuts d’immigration à des enregistrements en ligne.
Cela signifie que les BRP et les mentions de passeport telles que les tampons à l’encre humide ou les vignettes autocollantes seront remplacés par des eVisas.
Un visa électronique est un enregistrement en ligne du statut d’immigration d’une personne au Royaume-Uni, y compris les conditions qui s’appliquent à son titulaire.
Un compte UKVI est la plateforme numérique du ministère de l’intérieur permettant aux résidents étrangers de consulter leur visa électronique et de prouver leur statut d’immigrant.
Ce document est essentiel pour prouver leur droit d’entrer, de séjourner, de travailler, de louer ou de réclamer des fonds publics au Royaume-Uni.
Simplifier les comptes UKVI et l’accès à eVisas
Auparavant, les titulaires de BRP devaient recevoir une invitation du ministère de l’intérieur pour créer un compte UKVI.
Le ministère de l’intérieur a commencé à contacter les détenteurs de BRP en avril, en leur envoyant par courriel un lien et des instructions sur la création d’un compte UKVI.
Maintenant que tous les titulaires de BRP peuvent créer leur compte, ils doivent le faire avant l’expiration de leur BRP ou avant la fin de l’année.
« Si vous avez un permis de séjour biométrique (BRP) qui expire le 31 décembre 2024, vous pouvez désormais créer un compte UKVI et accéder à votre visa électronique », indiquent les directives mises à jour.
Les lignes directrices soulignent que « vous devez effectuer cette démarche avant la date d’expiration de votre BRP ».
Il comprenait également un tutoriel vidéo de cinq minutes sur la création d’un compte UKVI et l’accès à leurs eVisas.
Les lignes directrices alertent également les détenteurs de BRP sur le fait que leur visa électronique peut ne pas être consulté immédiatement après la création d’un compte UKVI.
« Si vous ne pouvez pas voir les détails de votre visa électronique dès que vous créez votre compte UKVI, vous n’avez rien à faire », peut-on lire dans les lignes directrices.
Le ministère de l’intérieur enverra un courrier électronique aux personnes qui ne peuvent pas consulter immédiatement leur eVisas dès qu’il sera disponible.
Les personnes qui ne peuvent pas consulter leur visa électronique sur leur compte UKVI peuvent utiliser leur ORE pour prouver leur statut d’immigrant jusqu’à ce que leur visa électronique soit disponible.
Accélérer la transition vers un système numérique
Le gouvernement britannique prévoit de remplacer les BRP physiques par des enregistrements numériques d’ici 2025.
D’ici le 1er janvier 2025, le ministère de l’intérieur ne délivrera plus de visas électroniques que par l’intermédiaire de la plateforme UKVI.
Le passage à un système d’immigration numérique vise à améliorer la sécurité des frontières du pays et à rationaliser les procédures d’immigration.
Contrairement à un document physique, le visa électronique est plus sûr et ne risque pas d’être volé ou falsifié.
Il élimine également la nécessité d’attendre le document physique une fois que la décision concernant une demande d’immigration a été rendue.
Le système d’immigration numérique du Royaume-Uni est également conçu pour permettre aux migrants de consulter plus facilement leur statut d’immigration en ligne ou par le biais d’une application mobile.
Bien que les dossiers numériques soient plus pratiques et plus sûrs, de nombreuses personnes se sont inquiétées du calendrier de la transition.
Les groupes de défense des droits de l’homme et les experts en matière d’immigration craignent que ce calendrier précipité ne laisse des millions de migrants dans l’incapacité de prouver leur statut d’immigrant au Royaume-Uni.
Elle peut également avoir un impact négatif sur les personnes vulnérables, telles que les personnes âgées, les réfugiés et les survivants de la traite des êtres humains et de la torture.
Bien que le passage à un visa électronique ne doive pas affecter le statut d’immigrant au Royaume-Uni, de nombreuses personnes craignent de perdre leurs droits.
Préoccupations et problèmes concernant les comptes UKVI
L’une des principales préoccupations des groupes de défense des droits de l’homme est que tout le monde ne peut pas utiliser facilement le nouveau système numérique.
Les personnes âgées, les personnes ayant des compétences informatiques limitées et les personnes n’ayant pas accès à l’internet pourraient avoir du mal à accéder à leur visa électronique.
Le processus de transition est encore plus compliqué pour les personnes qui possèdent des timbres de passeport ou des vignettes.
Ils doivent d’abord demander une « limite de temps » (NTL) pour obtenir un BRP avant de passer à un visa électronique.
Des millions de personnes pourraient être dans l’impossibilité de louer un logement, de trouver un emploi ou d’accéder à des services essentiels parce qu’elles n’ont pas pu créer un compte UKVI avant la date limite.
La fiabilité des plateformes de compte UKVI du ministère de l’intérieur sur le web et l’application mobile est également un sujet de préoccupation.
Les citoyens de l’UE vivant au Royaume-Uni utilisent le système UKVI dans le cadre du programme d’établissement de l’Union européenne (EUSS).
Des rapports indiquent que la plateforme affiche des données incorrectes ou mélangées, par exemple le nom correct mais une photo différente.
Ces erreurs peuvent être source de confusion et de retards, ce qui complique la tâche des personnes qui souhaitent faire valoir leurs droits au Royaume-Uni.
Le ministère de l’intérieur a également rencontré des difficultés pour notifier les personnes titulaires d’un permis de séjour, car de nombreux courriels de contact appartiennent aux avocats des migrants.
Les personnes titulaires d’un BRP peuvent encore créer un compte UKVI après la date limite du 31 décembre 2024.
Cependant, ils peuvent ne s’en rendre compte que lorsqu’ils ne peuvent pas prouver leurs droits à leur retour au Royaume-Uni après un voyage à l’étranger ou lorsqu’ils demandent des prestations.
Recommandations pour une transition en douceur
Les groupes de défense des droits suggèrent d’accorder plus de temps pour la transition vers le nouveau système d’immigration numérique.
Ils recommandent de fournir des instructions claires, des outils conviviaux et une aide supplémentaire pour ceux qui en ont besoin.
Monique Hawkins, de The3Million, un groupe de défense des citoyens de l’UE au Royaume-Uni, a proposé de fournir un document de voyage comme preuve de leur statut d’immigrant.
Il pourrait s’agir d’une carte physique avec un code-barres numérique, que de nombreux pays utilisent déjà.
Il devrait également y avoir une ligne d’assistance 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour les personnes qui ont des difficultés à accéder à leur eVisas ou à leur dossier numérique.
Un examen approfondi du nouveau système avant de le rendre obligatoire permettrait d’identifier et de résoudre les problèmes potentiels.
Hawkins a également recommandé au gouvernement de veiller à ce que la transition vers eVisas se fasse en douceur et avec succès.
Selon elle, la transition vers eVisas lors du déploiement du nouveau système britannique d’autorisation de voyage électronique (ETA) pourrait être désastreuse pour de nombreuses personnes.
Le système ETA britannique est un système de présélection pour les ressortissants sans visa qui se rendent au Royaume-Uni pour des séjours d’une durée maximale de six mois.
Le système d’immigration compliqué du Royaume-Uni pose déjà des problèmes à de nombreux immigrants.
La correction de la plateforme de comptes UKVI et la mise en œuvre du nouveau système ETA britannique risquent d’alourdir encore davantage le système d’immigration numérique du Royaume-Uni.
Cela risque d’aggraver les problèmes et d’entraîner davantage d’inquiétude et de confusion pour toutes les personnes concernées.