L’Union européenne (UE) a dressé une liste de demandes adressées au Royaume-Uni pour améliorer ses relations post-Brexit.
Le Premier ministre britannique, Sir Keir Starmer, a exprimé la volonté de son administration de renouer les liens avec l’UE.
Il souhaite y parvenir par le biais d’un accord de sécurité global et de la négociation de conditions commerciales plus favorables.
Toutefois, l’UE a envoyé une liste de demandes que le Royaume-Uni doit d’abord satisfaire pour faire preuve d’un véritable engagement.
Selon le Financial Times, les demandes de l’UE se concentrent sur l’application de l’accord de retrait et sur la promotion d’une nouvelle coopération.
L’objectif est de rétablir la confiance et la stabilité entre les deux parties.
Respect de l’accord de retrait
La principale exigence de l’UE pour réparer les relations post-Brexit est que le Royaume-Uni respecte pleinement l’accord de retrait.
L’accord de retrait préserve les droits des citoyens de l’UE résidant au Royaume-Uni et des ressortissants britanniques vivant dans l’UE à la fin de la période de transition du Brexit en 2020.
Elle s’applique également aux citoyens de l’UE qui se sont installés au Royaume-Uni ou aux ressortissants britanniques qui se sont installés dans un État membre de l’UE pendant la période de transition.
Les personnes couvertes par l’accord de retrait conservent le droit de vivre, de travailler, d’étudier et de voyager librement entre le Royaume-Uni et l’UE.
Elle préserve essentiellement le statu quo qui prévalait avant que le Royaume-Uni ne quitte le bloc européen.
L’UE a récemment adressé une demande officielle au Royaume-Uni pour qu’il aborde des questions spécifiques concernant l’accord de retrait.
Le Royaume-Uni a deux mois pour répondre, faute de quoi l’Union européenne pourrait saisir la Cour de justice des Communautés européennes.
Garantir le protocole de l’Irlande du Nord
Le protocole sur l’Irlande du Nord est un élément clé de l’accord de retrait, et l’UE insiste pour que le Royaume-Uni le mette pleinement en œuvre.
Le protocole stipule que le Royaume-Uni ne doit pas établir de frontière dure entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande.
Ceci est crucial pour le maintien de la paix et de la stabilité dans la région.
Droits des citoyens de l’UE vivant au Royaume-Uni
L’UE exige que le Royaume-Uni garantisse les droits des citoyens de l’UE vivant en Angleterre, au Pays de Galles, en Écosse et en Irlande du Nord.
De nombreuses questions entourent le système de règlement de l’Union européenne (EUSS), qui a tendu les relations post-Brexit entre le Royaume-Uni et l’UE.
L’EUSS est l’organisme britannique qui met en œuvre les droits des citoyens de l’UE couverts par l’accord de retrait.
De nombreux citoyens de l’UE vivant au Royaume-Uni ont eu des difficultés à demander le statut d’immigrant installé ou pré-installé.
Les personnes bénéficiant d’un statut de pré-installation ont également eu du mal à décrocher un emploi ou à le conserver en raison de leur statut d’immigration incertain.
Un diplomate a déclaré au Financial Times lors d’une interview : « Il faut régler ce problème avant de parler de coopération dans de nouveaux domaines ».
L’UE exige que le Royaume-Uni confirme un arrêt de la Haute Cour qui stipule que les citoyens de l’UE résidant au Royaume-Uni ne devraient pas avoir à demander séparément le statut de résident permanent après avoir vécu au Royaume-Uni pendant cinq ans.
Pour sa part, le Royaume-Uni a révisé ses lignes directrices relatives aux demandes tardives d’EUSS afin de couvrir les citoyens de l’UE qui n’étaient peut-être pas au courant des nouvelles règles .
Le ministère de l’intérieur a également prolongé de cinq ans la validité du statut de personne déjà installée.
Elle s’efforce également d’actualiser automatiquement leur statut pour qu’ils obtiennent le statut d’immigré une fois qu’ils ont satisfait à l’obligation de résidence de cinq ans.
Les dates d’expiration des statuts de pré-installation sont désormais cachées dans les profils numériques, et les employeurs et les propriétaires n’ont plus besoin de procéder à des vérifications répétées sur les détenteurs de statuts de pré-installation.
Accord sur la mobilité des jeunes entre le Royaume-Uni et l’UE
Dans le cadre d’un accord de mobilité des jeunes, les jeunes âgés de 18 à 30 ans de l’UE et du Royaume-Uni peuvent vivre, travailler, étudier et voyager sur le territoire de l’autre partie pendant un certain nombre d’années.
L’absence d’un tel accord entre le Royaume-Uni et l’UE a été l’un des principaux impacts du Brexit, limitant les opportunités pour les jeunes.
Le nouveau gouvernement travailliste britannique aurait refusé l’idée d’un accord sur la mobilité des jeunes avec l’Espagne.
Le précédent gouvernement conservateur a également rejeté l’offre d’un éventuel accord de mobilité des jeunes à l’échelle de l’UE.
L’accord sur la mobilité des jeunes proposé par l’UE diffère des accords sur la mobilité des jeunes conclus par le Royaume-Uni avec d’autres pays.
Outre la suppression du quota de participants, elle vise à lever divers obstacles apparus après le Brexit.
Il s’agit notamment de garantir un traitement équitable en ce qui concerne les frais de scolarité dans l’enseignement supérieur, les étudiants de l’UE devant désormais s’acquitter de frais internationaux au Royaume-Uni.
Elle vise également à rendre les coûts des visas et des permis de séjour plus raisonnables, afin de réduire les charges financières qui pèsent sur les jeunes.
Toutefois, le Royaume-Uni a été ferme dans son refus de réintégrer le marché unique de l’UE pour réintroduire la liberté de circulation.
Elle s’oriente davantage vers des programmes de mobilité des jeunes avec une approche pays par pays plutôt que vers un programme à l’échelle de l’UE.
Rejoindre le programme Erasmus
L’UE souhaite que le Royaume-Uni réintègre le programme Erasmus, qu’il a quitté après le Brexit.
Erasmus est un programme de l’UE qui offre aux jeunes la possibilité d’étudier ou de se former dans différents pays de l’UE en bénéficiant d’une aide financière.
Rejoindre Erasmus améliore les possibilités d’éducation et favorise la compréhension mutuelle entre les jeunes du Royaume-Uni et de l’UE.
En avril, le CESE a approuvé une proposition invitant l’UE à négocier avec le Royaume-Uni pour qu’il rejoigne le programme Erasmus.
Selon un diplomate britannique chevronné, Nick Leake, le Royaume-Uni s’est retiré du programme Erasmus en raison de contraintes financières.
Il a révélé que le coût de la participation au programme dépassait les bénéfices escomptés.
M. Leake a ajouté que les étudiants étrangers désireux d’étudier au Royaume-Uni sont plus nombreux que les citoyens britanniques possédant des compétences linguistiques et désireux d’étudier à l’étranger.
Déplacement en toute sécurité des marchandises et des animaux domestiques
L’UE souhaite que le Royaume-Uni respecte davantage les politiques commerciales afin de rétablir les relations après le Brexit.
Les exigences suivantes visent à garantir la fluidité et la sécurité de la circulation des marchandises et des animaux de compagnie entre le Royaume-Uni et l’UE.
Certification des animaux et des plantes
L’Union européenne s’est inquiétée de la certification des produits animaux et végétaux par le Royaume-Uni.
Ils exigent une certification précise afin d’éviter toute perturbation du commerce.
Les envois non conformes doivent être rejetés à la frontière afin de garantir la sécurité et la conformité aux normes de l’UE.
Contrôles des animaux de compagnie
L’UE demande également au Royaume-Uni de mettre en place d’urgence un système de contrôle des animaux de compagnie à la frontière.
Système de données parcellaires
En outre, l’UE souhaite un nouveau système qui fournisse des données sur le contenu des colis le plus rapidement possible.
L’avenir des relations entre le Royaume-Uni et l’UE après le Brexit
Les demandes de l’UE visent à créer un cadre de coopération et à faire en sorte que la reprise des relations profite aux deux parties.
Les accords de mobilité proposés et le respect de l’accord de retrait sont des étapes essentielles pour atteindre cet objectif.
Les mois à venir seront cruciaux, car les deux parties discuteront de ces questions, s’efforceront de trouver un terrain d’entente et de rétablir les relations post-Brexit.
Néanmoins, l’accent mis sur la mobilité des jeunes met en évidence l’intérêt partagé de favoriser les opportunités des générations futures.
Malgré les difficultés, ils espèrent pouvoir reconstruire leur relation et travailler ensemble pour un avenir meilleur.