De nombreux aéroports européens s’efforcent de se préparer au nouveau système d’entrée/sortie (EES) de l’Union européenne (UE).
L’UE prévoit de lancer son nouveau système automatisé de gestion des frontières le 6 octobre 2024.
Le nouveau système vise à renforcer la sécurité aux frontières en enregistrant électroniquement les entrées et sorties des ressortissants de pays tiers.
Cependant, la complexité de la mise en œuvre de ce système a laissé de nombreux postes frontaliers sans préparation.
De nombreux aéroports européens ne sont pas prêts pour ce changement, ce qui fait craindre aux voyageurs des retards et des problèmes.
Selon le Telegraph, les compagnies aériennes craignent que de nombreux aéroports régionaux européens ne soient pas préparés à la SEE.
Les petits aéroports de l’UE doivent encore installer les équipements nécessaires au système européen d’évaluation des risques, tels que les scanners d’empreintes digitales et les caméras.
Il s’agit d’une préoccupation majeure pour les aéroports situés dans des lieux de villégiature très fréquentés par les touristes.
Les voyageurs britanniques, en particulier, optent pour les aéroports régionaux lorsqu’ils partent en vacances dans l’UE.
L’Association internationale du transport aérien (IATA), l’organe commercial mondial de l’industrie du transport aérien, a appelé à une « action urgente et coordonnée » pour que tous les aéroports soient prêts d’ici à l’automne.
Qu’est-ce que le système d’entrée/sortie ?
Le système EES est un système automatisé conçu pour enregistrer et stocker des informations sur les voyageurs en provenance de pays tiers.
Il s’agit à la fois des détenteurs de visas de court séjour et des voyageurs exemptés de visa, tels que les citoyens britanniques.
Au lieu de tamponner les passeports, le système enregistrera électroniquement les données personnelles chaque fois que les voyageurs franchiront une frontière de l’UE.
Pour ce faire, les voyageurs concernés doivent enregistrer leurs données biométriques, y compris leurs empreintes digitales et leurs images faciales.
Une fois que le système EES sera opérationnel, ils devront se présenter devant un agent des frontières de l’UE lors de leur premier voyage dans l’espace Schengen.
Le système stockera les données biométriques des voyageurs pendant trois ans et actualisera la période de stockage à chaque fois qu’ils se rendront dans l’UE.
Si les voyageurs se rendent dans l’UE après l’expiration de leurs données, ils doivent à nouveau enregistrer leurs données biométriques auprès d’un agent frontalier.
Les défis des aéroports européens en matière de SEE
Les aéroports et les compagnies aériennes sont sous pression pour respecter l’échéance d’août 2024 fixée par l’UE.
Le non-respect de ces règles pourrait entraîner de graves problèmes de congestion et d’exploitation.
Les aéroports européens s’emploient actuellement à moderniser leurs installations et à former leur personnel au nouveau système.
Néanmoins, plusieurs facteurs contribuent aux difficultés rencontrées par les petits aéroports dans la mise en œuvre de la SEE.
L’intégration de l’EES dans l’infrastructure aéroportuaire existante représente un défi technique et logistique de taille.
Les aéroports doivent installer de nouveaux dispositifs de lecture biométrique, mettre à jour leurs systèmes informatiques et former leur personnel à la gestion des nouvelles procédures.
De nombreux petits aéroports ne disposent pas non plus de l’espace et des ressources nécessaires pour accueillir les nouveaux scanners biométriques d’empreintes digitales et faciales requis par le système.
L’impréparation des aéroports européens pourrait entraîner des retards importants et de la confusion pour les voyageurs.
Les experts de l’industrie du voyage craignent que la mise en œuvre du système européen d’échange de quotas d’émission n’entraîne des goulets d’étranglement et des retards aux points de contrôle frontaliers.
Retards anticipés de la SEE, impact sur le tourisme
Une fois le système mis en œuvre, les voyageurs devront s’attendre à des temps d’attente plus longs aux frontières de l’UE.
Ces retards peuvent même être plus gênants pendant les heures de pointe et les saisons de voyage.
Les longues files d’attente et les procédures compliquées aux frontières sont plus qu’un simple désagrément.
Elles pourraient inciter les touristes à réfléchir à deux fois avant de se rendre dans l’UE, ce qui pourrait nuire au tourisme et à l’économie de nombreux États membres.
Une enquête du ministère britannique des transports a montré que 15 % des personnes en Angleterre pourraient voyager moins en Europe à cause de la nouvelle SEE.
Cette baisse potentielle des voyages pourrait avoir un impact sur l’industrie du tourisme dans l’ensemble de l’UE.
Les compagnies aériennes et les agences de voyage s’inquiètent également de l’impact potentiel sur les horaires des vols et sur l’expérience globale des voyageurs.
Les voyageurs ne peuvent qu’anticiper les retards et arriver aux aéroports plus tôt que d’habitude afin de disposer de plus de temps pour les nouveaux contrôles.
Les agents de voyage ont été informés que les retards causés par le système européen d’information sur les voyages persisteront pendant environ un an après l’entrée en vigueur du système européen d’information sur les voyages.
Préparatifs de la SEE pour le franchissement des frontières entre le Royaume-Uni et l’UE
Le gouvernement britannique a mené plusieurs enquêtes sur les incidences potentielles sur ses frontières et ses ports.
Elle a également constaté que ses postes-frontières entre le Royaume-Uni et l’UE n’étaient pas préparés à la mise en œuvre de la SEE, en particulier ceux où les contrôles sont juxtaposés.
La nécessité de procéder à des contrôles biométriques individuels signifie que le traitement groupé, qui est courant pour les véhicules transportant plusieurs passagers, ne sera plus possible.
Ce changement devrait entraîner des retards importants aux postes-frontières très fréquentés, comme le port de Douvres et le terminal du tunnel sous la Manche de Getlink à Folkestone, au Royaume-Uni.
L’espace limité du terminal de St. Pancras a également posé des problèmes de logistique et d’infrastructure.
Le port de Douvres a conçu une voie séparée et des kiosques pour les autocars, ainsi que des voies normales et des tabliers pour les voitures particulières.
Les autorités portuaires ont indiqué que les temps de contrôle aux frontières pour l’enregistrement EES passeront de 45 à 90 secondes à quelques minutes ou plus par personne.
Getlink et Eurostar ont toutefois promis qu’il n’y aurait pas de retards ou de chaos dans leurs terminaux entre le Royaume-Uni et l’UE.
Eurostar a assuré aux voyageurs qu’il y aurait suffisamment de kiosques pour les contrôles frontaliers EES et qu’il y aurait suffisamment d’espace en cas de temps d’attente.
Getlink avait investi dans une nouvelle aire de stationnement couverte et dans des kiosques EES pour éviter les longues files d’attente et les embouteillages.
Appel à un nouveau report de la SEE
L’impréparation des aéroports européens a fait naître la perspective d’un report de la SEE.
Des fonctionnaires français et des commissions parlementaires britanniques ont carrément demandé à l’UE de reporter une nouvelle fois le lancement de l’EES.
Rafael Schvartzman, de l’IATA, a déclaré qu’il y avait encore des problèmes avec l’EES.
En outre, si l’application mobile EES n’est pas prête à temps, le nouveau système pourrait ne pas être lancé en octobre.
Le manque de détails communiqués par l’UE a également suscité des doutes quant au lancement du système en octobre.
Dover aurait cessé d’embaucher de nouveaux employés censés aider les voyageurs à s’enregistrer auprès de l’EES.
Cette situation est principalement due à l’incertitude quant à la date de mise en œuvre du nouveau système de contrôle aux frontières de l’UE.
Tim Reardon, du port de Dover, a déclaré qu’ils « ne voulaient pas engager des fonds et découvrir que l’ensemble était retardé d’un an ».
Cependant, l’UE est restée silencieuse quant à l’affichage de l’enveloppe de la SEE au-delà d’octobre 2024.
À mesure que la date d’entrée en vigueur se rapproche, les voyageurs doivent se tenir informés des nouvelles règles et se préparer à d’éventuels retards.