Le ministère de l’intérieur du Royaume-Uni a tenu sa promesse de transformer le système d’immigration du pays et de réduire l’immigration nette.
Les changements politiques importants annoncés par le secrétaire du ministère de l’intérieur, James Cleverly, en décembre 2023 sont tous entrés en vigueur.
« J’avais promis d’agir et nous l’avons fait à une vitesse remarquable », a-t-il déclaré dans un nouveau communiqué à propos de la réduction des chiffres insoutenables de l’immigration nette.
Il a souligné que les changements visent à « protéger les travailleurs britanniques et leurs salaires [et] à faire en sorte que les personnes qui font venir leur famille au Royaume-Uni ne pèsent pas sur les contribuables ».
Les changements visent également à « construire un système d’immigration adapté à l’avenir – et dans lequel le public peut à juste titre avoir confiance », a ajouté M. Cleverly.
L’ensemble des modifications apportées à la politique d’immigration, qui ont toutes été mises en œuvre, comprend les éléments suivants :
Depuis janvier 2024, la quasi-totalité des détenteurs de visas étudiants ne peuvent plus faire venir de personnes à charge au Royaume-Uni. En outre, ils ne peuvent obtenir un visa de travail qu’après avoir terminé leurs études.
Depuis mars 2024, les travailleurs du secteur de la santé et des soins n’ont plus le droit de faire venir leur famille dans le pays.
Les entreprises de soins qui parrainent des travailleurs migrants doivent s’enregistrer auprès de la Care Quality Commission.
À partir d’avril 2024, les travailleurs qualifiés devront atteindre le seuil de salaire général de 38 700 livres sterling, contre 26 200 livres sterling auparavant.
Le gouvernement britannique a également remplacé la Shortage Occupation List (SOL) par l’Immigration Salary List (ISL).
L’ISL offrira une réduction de 20 % sur le seuil de salaire pour seulement 8 % des emplois disponibles dans la filière des travailleurs qualifiés.
Ainsi, les employeurs ne pourront plus payer les migrants moins cher que les travailleurs britanniques dans les professions en pénurie.
Le ministère de l’intérieur a également demandé au Migration Advisory Committee (MAC) de réexaminer le visa pour diplômés afin de s’assurer qu’il remplit bien sa fonction.
La dernière mesure mise en œuvre le 11 avril est l’augmentation du revenu minimum requis pour les visas familiaux.
Augmentation du revenu minimum requis pour les visas familiaux
Le nouveau MIR pour les ressortissants britanniques qui parrainent leur conjoint ou partenaire pour qu’il vienne au Royaume-Uni avec un visa familial est de 29 000 £.
Le comité de contrôle de la législation des Lords a jugé l’augmentation « injuste », mais elle est entrée en vigueur.
Il s’agit d’une augmentation de 55 % par rapport au MIR précédent de 18 600 livres sterling, qui est resté inchangé pendant une décennie jusqu’à aujourd’hui.
En 2025, le MIR pour les visas familiaux augmentera encore deux fois pour atteindre 37 800 livres sterling, soit le même seuil salarial que pour les travailleurs qualifiés.
L’approche progressive de l’augmentation du MIR donne aux familles une certaine prévisibilité et leur permet de planifier en conséquence.
Le relèvement du MIR garantit que toute personne venant au Royaume-Uni pour rejoindre sa famille bénéficie d’une aide financière.
Les couples et les familles peuvent atteindre le MIR de plusieurs façons, notamment en épargnant exclusivement ou en complément d’un revenu plus faible.
Les ressortissants britanniques seront également traités sur un pied d’égalité avec les travailleurs migrants qualifiés, indépendamment des enfants parrainés.
Le gouvernement britannique a clairement indiqué que la vie familiale ne peut être établie au Royaume-Uni aux frais du contribuable.
Le solde migratoire élevé du Royaume-Uni
Selon les données de l’Office des statistiques nationales (ONS) pour 2022, le solde migratoire du Royaume-Uni, c’est-à-dire la différence entre le nombre de personnes qui arrivent dans le pays et celles qui le quittent, s’élève à 672 000.
Ces chiffres sont en hausse par rapport aux 607 000 de l’année dernière et inférieurs à l’estimation de 745 000 pour l’année se terminant en décembre 2022.
Dans son discours de décembre 2023, M. Cleverly a souligné que le solde migratoire du Royaume-Uni était « encore beaucoup trop élevé ».
« Il faut faire beaucoup plus pour réduire ces chiffres afin que les travailleurs britanniques ne soient pas lésés et que nos services publics soient moins sollicités », a-t-il déclaré.
Les nouvelles règles en matière d’immigration légale sont conçues pour prévenir les abus du système d’immigration.
Ils visent à obtenir la plus forte réduction jamais réalisée des niveaux de migration nette non durables et injustes.
On estime que les nouvelles politiques réduiront l’immigration nette de 300 000 personnes.
Données sur les visas britanniques délivrés en 2023
Pour l’année se terminant en décembre 2023, le Royaume-Uni a accordé 616 317 visas à des travailleurs étrangers et aux personnes à leur charge.
Cela représente une augmentation de 46 % par rapport aux 421 565 de 2022 et le nombre le plus élevé pour une période de 12 mois depuis 2005.
C’est aussi presque deux fois et demie plus que les visas de travail délivrés avant la pandémie de 2019.
Sur ce nombre total, 337 240 concernent des demandeurs de visa de travail, soit une augmentation de 26 % par rapport à 2022.
Les 279 131 visas restants ont été délivrés à des personnes à charge, dont 73 % étaient des membres de la famille de travailleurs du secteur de la santé et des soins.
L’année dernière, le ministère de l’intérieur a également accordé environ 606 000 visas d’étudiant, 81 000 visas familiaux et 102 000 visas humanitaires.
Le nombre de nouveaux visas d’études délivrés est inférieur de 5 % à celui de l’année dernière, mais reste supérieur de 70 % à celui de 2019.
Si le nombre de visas étudiants a diminué, les exemptions de visas étudiants par le biais de permis de travail pour diplômés ont augmenté de 57 %.
Les visas familiaux ont augmenté de 72 % par rapport à 2022, ce qui représente l’année civile la plus élevée jamais enregistrée.
Par ailleurs, le nombre de visas humanitaires délivrés a diminué de 66 % par rapport à l’année précédente.