Le gouvernement du Royaume-Uni a annoncé son intention de réduire l’immigration nette et d’endiguer les abus du système d’immigration.
Le 4 décembre 2023, le ministre britannique de l’intérieur, James Cleverly, a dévoilé le nouveau plan en cinq points du gouvernement visant à réduire le solde migratoire d’environ 300 000 personnes.
« Je prends des mesures décisives pour mettre un terme à l’augmentation drastique du nombre de visas de travail et pour sévir contre ceux qui cherchent à profiter de notre hospitalité », a déclaré M. Cleverly dans un communiqué officiel.
Selon les données de l’Office des statistiques nationales (ONS) publiées en novembre 2023, le solde migratoire du Royaume-Uni en 2022, c’est-à-dire la différence entre le nombre de personnes qui arrivent dans le pays et celles qui le quittent, est de 672 000.
Ces chiffres sont inférieurs à ceux de l’année dernière (607 000) et aux estimations de l’ONS (745 000) pour l’année se terminant en décembre 2022. Toutefois, M. Cleverly a souligné que ce montant était « encore beaucoup trop élevé ».
Il a ajouté : « Il faut faire beaucoup plus pour réduire ces chiffres afin que les travailleurs britanniques ne soient pas lésés et que nos services publics soient moins sollicités ».
Changements dans les politiques d’immigration du Royaume-Uni
Le dernier solde migratoire du Royaume-Uni reflète l’augmentation du nombre de migrants en provenance de l’extérieur de l’Union européenne (UE). Il s’agit principalement d’étudiants, de travailleurs et de personnes dépendantes titulaires d’un visa.
Vous trouverez ci-dessous les changements importants qui prendront effet au printemps 2024.
Augmentation du seuil de salaire pour les visas de travail
Les travailleurs étrangers qualifiés qui demandent un visa britannique doivent gagner 38 700 livres sterling par an. Le nouveau seuil représente une augmentation de près de 50 % par rapport aux 26 200 livres sterling.
Le nouveau seuil salarial est plus élevé que le salaire médian moyen actuel d’un travailleur britannique à temps plein. La seule exemption concerne les travailleurs du secteur de la santé et des soins, ainsi que les fonctions relevant d’un barème national de rémunération, comme les enseignants.
Augmentation du seuil de salaire pour les visas familiaux
Les personnes qui introduisent une demande de visa familial doivent également atteindre le même seuil de salaire pour les visas de travail.
Cela signifie que les citoyens britanniques qui souhaitent faire venir leur partenaire dans le pays devront gagner au moins 38 700 livres sterling. Le seuil de salaire actuel pour les visas familiaux, fixé à 18 600 livres sterling, n’a pas été modifié depuis 2012.
Augmentation de la surtaxe santé pour les immigrants
Les migrants paieront plus cher pour accéder au service national de santé (NHS) géré par l’État. L’augmentation est d’environ 66 %, passant de 624 £ à 1 035 £, afin de s’assurer que les services publics ne sont pas utilisés à mauvais escient.
Cette contribution plus élevée s’ajoute aux cotisations d’assurance nationale prélevées sur les salaires des migrants pour couvrir les soins de santé.
Plus de restrictions pour les personnes à charge
Les titulaires de visas de santé et de soins ne peuvent plus faire venir au Royaume-Uni les personnes à leur charge, telles que leur partenaire et leurs enfants de moins de 18 ans.
Les dernières données de l’ONS révèlent qu’environ 120 000 personnes à charge accompagneront 100 000 travailleurs du secteur des soins et des soins aux personnes âgées au cours de l’année qui s’achèvera en septembre 2023.
On estime que seulement 25 % des personnes à charge ont un emploi. Cela signifie que de nombreuses personnes dépendent des services publics au lieu de contribuer à l’économie.
À partir de janvier 2024, le gouvernement n’autorisera que les étudiants internationaux suivant des cours de troisième cycle désignés comme programmes de recherche à faire venir des personnes à charge au Royaume-Uni. Cette nouvelle règle a été publiée en mai 2023.
Prestataires de soins réglementés
La Care Quality Commission (CQC) va commencer à réglementer les entreprises de soins en Angleterre qui prévoient de parrainer des migrants dans le cadre du parcours de santé et de soins.
La commission réglemente tous les services de santé et de soins sociaux en Angleterre. Elle garantit la qualité et la sécurité des soins dans les hôpitaux, chez les dentistes, dans les ambulances, dans les maisons de soins et au domicile des personnes.
Plus de rabais pour les professions en situation de pénurie
Les fonctions figurant sur la liste des professions en pénurie perdront leur réduction de 20 % sur les exigences salariales.
La liste des professions en pénurie comprend les emplois en pénurie sur le marché du travail britannique. Les critères d’éligibilité pour les demandes de visa de travail parrainé sont plus souples pour ce type de fonctions.
Le gouvernement la remplacera par la liste des salaires de l’immigration, qui continuera à prévoir une remise générale. Toutefois, le comité consultatif sur les migrations réexaminera la liste en fonction de seuils salariaux plus élevés afin de réduire le nombre d’emplois figurant sur la liste.
Bilan du visa pour les diplômés
Le comité consultatif sur les migrations réexaminera également le système de visa Graduate afin d’éviter les abus et de s’assurer qu’il est bénéfique pour le pays.
Le visa de diplômé permet aux étudiants qui ont déjà terminé leurs études de séjourner et de travailler au Royaume-Uni pendant deux ans, ou trois ans pour les diplômés titulaires d’un doctorat.
Le gouvernement a déjà annoncé en début d’année qu’il interdirait aux étudiants étrangers d’obtenir un visa de travail avant la fin de leurs études, à partir de janvier 2024.
Soutenir la main-d’œuvre britannique
Le gouvernement britannique affirme que les changements apportés à la politique d’immigration soutiennent le plan de développement de la main-d’œuvre locale et de soutien aux travailleurs britanniques.
Le plan gouvernemental « Back to Work » (retour au travail) vise à promouvoir la santé, à réduire la dépendance à l’égard des prestations sociales et à faciliter l’emploi durable.
Il s’agit notamment d’investir dans des programmes qui permettent aux adultes d’acquérir des compétences utiles et de se préparer à l’économie future.